Après un report en juillet, le voyage du Pape en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud se matérialise enfin. Depuis mardi le Souverain pontife est à Kinshasa, en attendant d’arriver en fin de semaine à Djouba, capitale du Sud Soudan. Ce voyage se veut un pèlerinage de paix, une invite à la réconciliation, un rappel à cette humanité que le contact avec l’évangile du Salut devrait avoir rendu plus sensible à la sacralité de la vie humaine.
Des violences inhumaines continuent de se perpétuer à l’est de la République démocratique du Congo. Ce serait pure folie de penser que ce drame infini n’affecte ”que” notre voisin et frère de la RDC. Comme si un éléphant, de masse et de volume, pouvait continuer à s’adonner à son quotidien, quand un doigt est rongé par une quelconque infection.
Le Pape est venu répandre le baume de l’évangile sur les plaies béantes de nos prétentions et de nos égoïsmes. Pas seulement en RDC, mais partout où l’humain est méprisé et écrasé. Sur la base de ce critère, qui dira jamais que nous ne nous reconnaissons pas dans le tableau que dénonce le Saint-Père ?
Et que l’Afrique Centrale, du Tchad au Centrafrique; du Cameroun à notre Congo, n’est que havre de paix; que la guerre y est inconnue sous ses formes de menace actuelle ou future ? Le Pape est à la tête de l’Église catholique. Pour rappel : catholique veut dire Universel. Le Pape François, un Argentin né de parents immigrés italiens, a donc les bras suffisamment larges pour embrasser les misères du monde.
Réjouissons-nous de cette venue dans notre sous-région par laquelle d’ailleurs s’ouvrit son pontificat, avec une visite mémorable dans une République Centrafricaine au bord de l’implosion, en novembre 2015.

De Kinshasa, Albert MIANZOUKOUTA