Les anciens séminaristes, juvénistes, collégiens et élèves ayant fréquenté le séminaire Saint Pie X et le collège Champagnad de Makoua, ainsi que la chorale père Paul Ondia ont choisi la période du 4 au 7 juillet 2024 pour vivre cette commémoration placée sous le thème: «Le père Paul Ondia, trente ans déjà». Trois moments ont marqué cet événement: la conférence-débat sur le père Paul Ondia; la récollection de la chorale sur l’importance du chant latin dans l’Eglise à l’exemple du père Paul Ondia et la messe d’action de grâce.

Jeudi 4 juillet 2024 a eu lieu la conférence-débat sur l’évocation du père Paul Ondia, co animée par Mgr Victor Abagna Mossa, le père Christian de La Bretesche et le colonel Gustave Pana Zoula, sous la modération du professeur André Patient Bokiba.
M. Gustave Pana Zoula a dressé un portrait historique du premier spiritain congolais qui avait des qualités exceptionnelles, d’une carrure de grand pédagogue au petit séminaire Saint Pie X de Makoua.
Vendredi 5 juillet, les choristes ont été édifiés par le père Matthieu Bililou sur l’importance du chant latin dans l’Eglise. Le professeur André Patient Bokiba a parlé des clivages linguistiques qui existent dans l’Eglise ou le dialecte lingala est utilisé dans les paroisses nord et le lari dans les paroisses sud de Brazzaville. Le latin comme chant liturgique et première langue d’évangélisation dans l’Eglise est relégué au second plan.
Dimanche 7 juillet, 14è dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B, l’eucharistie présidée par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville en l’église Notre-Dame des Victoires de Ouenzé était concélébrée par Mgr Victor Abagna Mossa, archevêque émérite d’Owando. Aux côtés des deux prélats, on comptait moins de dix prêtres concélébrant, parmi lesquels le père Clotaire Jonas Bangui, curé de la paroisse et les chants étaient assurés par la chorale père Paul Ondia. Au cours de cette messe célébrée en différé le 7 juillet 2024, date commémorative de l’inhumation du père Paul Ondia, Mgr Victor Abagna Mossa a prononcé une homélie dans laquelle il a souligné que «la mort est le pont qui nous conduit à Dieu. Les anciens séminaristes, juvénistes, collégiens et élèves de Makoua doivent se souvenir de ce formateur sur l’héritage qu’il leur a légué».
M. Xavier Mpougalogui, président de la chorale père Paul Ondia a retracé l’historique de ce premier prêtre spiritain congolais, originaire de la mission Notre-Dame de Lékéty né en 1924 au village Nkoua, à 30 km de Lekéty, district d’Okoyo. Il entre au séminaire des spiritains et fait son noviciat à Chevilly à Paris, pour les études théologiques. Il est ordonné prêtre le 3 octobre 1954 à Chevilly et affecté au petit séminaire Saint Pie X de Makoua en qualité de professeur de latin et de littérature. De là, il a pour élèves les jeunes Hervé Itoua (évêque émérite de Ouesso), Victor Abagna Mossa (archevêque émérite d’Owando) et l’abbé François Dominique Wambat (ancien aumônier universitaire d’illustre mémoire). Le 4 juillet 1994, après avoir célébré une messe de mariage à Dakar, le père Paul Ondia prit le chemin de retour pour sa paroisse de Louga. A quelques 80 km de Dakar sur la route de Thiès, il a perdu le contrôle de sa voiture et a heurté un arbre. Il a trouvé la mort sur le champ et inhumé le 7 juillet 1994 à Saint Louis au Sénégal. Quarante jours après, une messe a été célébrée en la Basilique Sainte-Anne du Congo. Les anciens séminaristes, juvénistes, collégiens et élèves de Makoua se sont retrouvés pour pérenniser sa mémoire. L’idée de créer la chorale père Paul Ondia a germé et le 21 aout 1995, elle a été portée sur les fonts baptismaux. Pour pérenniser sa mémoire, deux maisons de formation ont été construites, l’une est le postulat père Paul Ondia à Kinsoundi, et l’autre, l’école primaire à côté du marché de Ouenzé.

Pascal BIOZI KIMINOU