Ancien cérémoniaire de Mgr Anatole Milandou et vicaire paroissial de Saint Augustin de la Tsiemé de 2018 à 2020, l’abbé Mathias Cédric Louhouamou est depuis le 1er septembre 2020, administrateur paroissial, cumulativement avec les fonctions d’aumônier diocésain des chorales. Son installation officielle est prévu le dimanche 25 octobre prochain. Dans l’interview ci-après, il parle des projets pour redynamiser la pastorale paroissiale à Saint Augustin.

*Mgr l’archevêque vient de vous responsabiliser en vous nommant administrateur paroissial de la Tsiemé pour cette année pastorale 2020-2021. Est-ce une promotion, un honneur ou une charge?
**Ce n’est ni une promotion, ni un honneur, mais une charge qui est considérée dans l’Eglise comme un service. Je rends un service aux paroissiens de Saint Augustin de la Tsiemé, une paroisse sinistrée par les inondations des eaux de la rivière qui porte son nom. Mgr Anatole Milandou m’a confié une charge, un service que je dois accomplir, comme d’ailleurs le Christ, roi de l’univers s’est mis à laver les pieds de ses apôtres le soir du Jeudi Saint. Notre plan pastoral pour cette année part du principe ecclésiologique, c’est-à-dire Eglise en perpétuelle réforme, partant de l’Esprit Saint, tout en mettant en pratique les orientations de nos pères archevêques. Nous voulons apporter du renouveau spirituel, de commun accord avec l’équipe presbytérale et les deux conseils pastoraux. Un programme a été élaboré qui prévoit: lundi, chapelet à Sainte Rita; mardi, chapelet pour le cardinal Emile Biayenda; mercredi, chapelet des morts avec le groupe suffrage; Jeudi, chapelet à Saint-Michel Archange; vendredi, chapelet de la divine miséricorde; samedi, chapelet de la Vierge Marie et le dimanche, chapelet du Saint-Esprit, entrecoupé de la litanie des Saints. Autres aspects pour apporter un regain de vitalité à la vie spirituelle des paroissiens, des visites pastorales seront menées aux malades dans les quartiers, ainsi que dans les hôpitaux (CHU, Talangaï, Makélékélé), cliniques et dispensaires les plus proches de la paroisse. Cette activité va se dérouler un mercredi sur deux et les prêtres seront disponibles les mardis et vendredis pour l’écoute des paroissiens, ainsi que des personnes qui veulent les rencontrer pour des questions spirituelles. Chaque jeudi, il y aura une adoration du Très Saint-Sacrement, et cela se passera dans un calme absolu, en silence dans l’église, suivie de la confession individuelle.

*Comment entendez-vous affronter l’épineux problème de l’inondation de la paroisse et de la formation des laïcs?
**Justement, nous avons rencontré les bureaux des mouvements d’apostolat du 6 au 20 septembre dernier pour décortiquer tous les problèmes majeurs qui minent le bon fonctionnement de la paroisse. Au cours de cette année, il est prévu diverses formations en faveur des responsables des mouvements d’apostolat car, comme qui dirait, le poisson pourrit par la tête. Nous allons mettre un accent particulier sur la place et le rôle du responsable, partant des statuts signés par Mgr l’archevêque le 6 octobre 2007. Il est prévu aussi des conférences axées sur les vocations spécifiques ou le charisme de chaque mouvement d’apostolat, afin de faire connaître le Saint-Patron à tous les membres. Car beaucoup adhèrent aux mouvements d’apostolat sans connaître leur spiritualité et de manière sérieuse le Saint Patron. Chez les enfants Elisa par exemple, ce qui compte c’est la danse à l’autel, alors qu’ils devraient faire le service de l’autel, laver les linges liturgiques, faire l’apostolat des malades, décorer l’église pendant les grandes célébrations eucharistiques. L’objectif de ces formations est de repréciser la vocation de chaque mouvement d’apostolat, partant de ses propres documents de base. En un mot, il s’agira de redynamiser la pastorale des mouvements d’apostolat à Saint-Augustin de la Tsiemé. L’autre volet de votre question, c’est l’inondation de la paroisse. Nous nous attelons à ce que les pluies qui pointent à l’horizon ne soient plus sources de nos malheurs. Des contacts sont menés avec une société d’assainissement pour que le lit de la rivière Tsiemé soit aménagé. J’attache du prix aux travaux d’assainissement de la rivière Tsiemé et cela doit se faire coûte que coûte, si non tous les projets énumérés ne seront pas réalisables.

*Premier catéchiste de la paroisse et quelles sont les missions qui seront assignées à la commission catéchèse en cette période du Coronavirus?
**Avec le Coronavirus, toutes les activités, y compris celles des catéchistes étaient suspendues. Maintenant que le coup d’envoi a été donné le samedi 3 octobre dernier par Mgr l’archevêque, nous pensons que les catéchistes ont du pain sur la planche et la lourde mission d’intérioriser les orientations de nos pères archevêques que nous leur avons inculquées lors de la première rencontre de prise de contact. Dans une circulaire adressée aux curés des paroisses, il est fait mention de la reprise du catéchisme dans les paroisses à partir du 12 septembre et c’est ce qui fut fait. Les sacrements de baptême et de première communion seront administrés au mois de novembre, la confirmation en décembre et la profession de foi se fera selon l’organisation de chaque paroisse. Dans notre paroisse, le baptême et la première communion auront lieu le 14 et le 15 novembre, la profession de foi le 22 novembre. L’ouverture de l’année pastorale paroissiale et catéchétique a eu lieu le 4 octobre dernier à l’unique messe de 7h30, célébrée par notre jeune prêtre, l’abbé Francky Gloire Kitilou Batidi, ordonné la veille même. Hormis la catéchèse, un accent particulier sera accordé à la commission des vocations pour un suivi véritable des futurs candidats qui s’intéressent à la vie religieuse. En ce qui me concerne, je suis en train de suivre un jeune paroissien en la personne de Johan Grâce Félix Nkodia qui a satisfait à son concours et qui sera le premier à être envoyé au séminaire à partir du 26 octobre prochain. Avec la grâce de Dieu et la bénédiction de tous, ce jeune pourra devenir prêtre un jour. Une répartition des aumôniers a été faite et moi je m’occupe des vocations. Entre nous prêtres, nous nous sommes fixés l’objectif d’être plus proches des mouvements d’apostolat et de l’ensemble des paroissiens. Nous sommes une équipe dynamique composée des abbés Mathias Cédric Louhouamou comme administrateur paroissial ; Gervais Koudissa, vicaire et Francky Gloire Kitilou Batidi qui vient d’être ordonné prêtre le samedi 3 octobre dernier à la Place mariale de la cathédrale Sacré-Cœur et qui a célébré sa première messe le dimanche 4 octobre marquant la clôture de l’année pastorale 2019-2020 et l’ouverture de l’année pastorale 2020-2021. Pour mener à bien notre pastorale, nous allons travailler ensemble avec les deux conseils pastoraux, à savoir le conseil pastoral et le conseil pour les affaires économiques. Aucun changement n’est envisagé au sein de ces deux conseils, dans la mesure où ce sont des membres qui ont été élus pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. La sagesse africaine nous enseigne que lorsque vous arrivez dans une structure ecclésiale ou diocésaine et que vous trouvez une organisation bien établie, travaillé d’abord ensemble et quand les failles se feront sentir, on pourra procéder à des changements ou au réaménagement de l’équipe pour plus de synergie et d’efficacité. Je vais travailler avec l’équipe pastorale laissée par mon prédécesseur, l’abbé Noël Miambanzila et ce n’est qu’après, que l’on pourra changer pour recadrer les choses, afin que cela puisse marcher sur des roulettes dans un esprit de dialogue, de consensus. Pour qu’enfin, gagner des âmes au Christ, car la loi suprême de l’Eglise c’est le salut des âmes.

*Avez-vous un message à adresser aux chrétiens de la Tsiemé?
**Le seul message, ce sont les projets que je viens d’énumérer tout au long de cette interview que nous voulons mener, réaliser ensemble dans l’unité et la paix du Christ. Le curage du lit de la rivière Tsiemé reste notre préoccupation. Notre paroisse est toujours victime des eaux de pluie qui viennent de partout et qui inondent l’église. Souvenez-vous qu’un jour, les paroissiens se sont retrouvés les pieds dans l’eau avec deux corps mortels pour une messe de requiem. Sauvons la grotte mariale et l’école de la paroisse qui subissent le dictat de ces eaux. Les élèves sont obligés parfois à ne fréquenter que deux à trois jours par semaine et cela nous dérange. Notre grotte a été débaptisée: Marie consolatrice des affligées. C’est elle qui est la consolatrice des affligées, malheureusement, à Saint Augustin, Marie est affligée par les eaux débordantes de la rivière Tsiemé. C’est pour cela que nous voulons sauver la Vierge Marie. Autres projets à réaliser, l’installation de la cloche de la paroisse qui nous a été offerte gratuitement par les frères franciscains basés dans le diocèse de Reims, en France; le transport sera à notre charge; l’achèvement du plafond de l’église amorcé par mon prédécesseur; le revernissage des bancs de l’église en gardant leur éclat détruit par les eaux de pluie; intensifier l’éclairage pour illuminer les parcelles avoisinantes. Autre chose qui nous préoccupe, c’est la consécration de l’église. Certes, elle a été bénie, mais pas encore consacrée. Lorsque l’on consacre ou l’on dédicace une église, en invoque les Saints et c’est l’évêque qui fait douze signes de croix avec le Saint chrême, comme les douze apôtres. Ensuite, la relique de notre Saint patron Saint-Augustin, évêque d’Hippone, sera placée à l’autel de la messe que nous comptons célébrer à la date qui marque sa naissance.

Propos recueillis par
P. B. K.