Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a mis en place le projet Planet Gold + Congo dans le cadre de la Convention des Nations Unies de Minamata (ville japonaise) sur le mercure. C’est un Traité international destiné à protéger la santé humaine et l’environnement contre les émissions et les rejets anthropiques de mercure et de composés de mercure; il est mis en œuvre avec l’appui du Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Ce projet, qui a pour ancrage le point focal de la Convention de Minamata à la direction générale de l’environnement, a été lancé officiellement, mardi 11 octobre 2022, à Brazzaville, par Mme Arlette Soudan-Nonault, ministre de l’Environnement, du développement durable et du Bassin du Congo.
Le projet Planet Gold + Congo vise l’élimination dans l’environnement les émissions érigées de mercure provenant de la mine artisanale et à petite échelle. Ce projet, qui veut dire Opportunités globales pour le développement à long terme du secteur minier artisanal et à petite échelle, a été initié à la suite d’une évaluation des effets produits par le mercure sur la nature et nocifs à la santé humaine.

Mme Arlette Soudan-Nonault lançant le projet en présence de Inaki Rodriguez
Mme Arlette Soudan-Nonault lançant le projet en présence de Inaki Rodriguez

Au Congo, l’exploitation minière artisanale et à petite échelle de l’or, appelée aussi orpaillage, remonte aux années 30, dans la contrée du Mayombe, notamment à Les Sarah, Dimonika et Kakamoeka, dans le Kouilou. Aujourd’hui, la production annuelle est estimée à 150 kg par an, pour un effectif de 5.000 à 25.000 mineurs dans tout le pays. De nombreuses études menées sur les sites d’orpaillage ont mis en évidence les impacts négatifs de l’orpaillage sur la santé publique et l’environnement. Le projet Gold+ Congo, qui a une durée de cinq ans, va travailler en partenariat avec le Gouvernement, le secteur privé et les communautés de l’exploitation minière artisanale petite échelle dans trois départements pilotes, le Kouilou, la Bouenza et la Cuvette-Ouest.
A la cérémonie de lancement du projet, Yannick Konan Kouassi, représentant du Centre africain pour la santé environnementale, a souligné que la question de la gestion des produits chimiques se pose de plus en plus avec acquitté dans «nos Etats et cela suscite parfois de vives réactions sur le plan de la gestion écologiquement rationnelle de ces substances».
Pour Inaki Rodriguez, manager du projet, le projet Planet Gold + Congo est une opportunité pour soutenir le Congo pour la réduction du mercure au niveau global. Il va s’articuler autour de quatre composantes pour améliorer les pratiques de production et l’environnement de travail des mineurs artisanaux et à petite échelle.
Lançant le projet, Mme Arlette Soudan Nonault a assuré de veiller sur ce projet pour sa bonne réalisation. «Je tiens à vous donner l’engagement de notre pays, vis-à-vis de la communauté internationale, sur cette question particulière du mercure illustré d’une part par la ratification le 6 août 2019 de la Convention de Minamata sur le mercure et d’autre part par la signature des lettres d’endossement et d’extension du projet par le ministre en charge de l’environnement que je suis», a-t-elle indiqué.
A la fin de l’atelier, le Dr Noël Watha Ndoudy, enseignant à la faculté des sciences et techniques, spécialiste de l’exploitation artisanale de l’or, environnementaliste minier, a apprécié le projet. «C’est depuis 2004 que j’ai lancé mes activités de recherche sur l’orpaillage. Par manque de laboratoire, nous n’avons pas pu faire l’estimation de la pollution liée aux chimiques notamment au mercure dans notre pays. L’arrivée de ce projet est une perspective très bonne».

Philippe BANZ