Le football congolais est-il dans le tourment ? C’est la question que l’on se pose. Une guerre latente oppose le ministère des Sports et la FECOFOOT. Une relation tendue, qui s’est accentuée après la défaite des Diables-Rouges, le 18 juin dernier, face aux Aigles du Mali, au Stade Président Alphonse Massamba-Débat.
Deux jours après cette défaite, le ministre des Sports Hugues Ngouelondélé a voulu tirer les choses au clair avec la FECOFOOT, à son cabinet, en présence des acteurs et du staff technique des Diables-Rouges. C’est ce moment qu’il a choisi pour confirmer, officiellement, la suppression de la prime de présence octroyée depuis plusieurs années aux Diables-Rouges, pour la remplacer cette fois-ci par les frais de mission. «On ne doit plus parler de la prime de présence. Elle n’existe plus. Comme tout agent de l’Etat ou une personne qui va en mission pour l’Etat, on donnera les frais de mission aux joueurs de la diaspora et même ceux qui sont ici. Ce ne sera plus appelé ‘’prime de présence’’, mais ‘’frais de mission’’, selon la mercuriale de l’Etat. C’est ce qui se passera pour les Diables-Rouges, toutes fédérations confondues», a expliqué le patron du sport. Il n’a pas également caressé les joueurs dans le sens des poils. «Cette rencontre n’a servi à rien sinon qu’à amener les caméras», a réagi, amer, le capitaine Thievy Bifouma.
Jeudi 22 juin dernier, le ministre a été invité à l’Assemblée nationale à une séance de questions d’actualité au Gouvernement. Qui a porté sur plusieurs points liés aux contre-performances répétées des Diables-Rouges football, au travers de plusieurs questions. Des préoccupations auxquelles le patron des Sports congolais a tenté d’apporter des réponses. Pour maints observateurs, «le ministre s’est lancé dans une démarche insidieuse, consistant à déplacer le débat», et fait usage une fois de plus de mots forts chargeant la FECOFOOT.
Analysant l’intervention du ministre à l’Assemblée nationale, mardi 27 juin au cours de sa session, le Comité exécutif de la FECOFOOT n’a pas voulu verser dans la polémique, non sans marquer «son indignation suite aux propos désobligeants» prononcés à l’hémicycle par le ministre. Pour la FECOFOOT, il s’agit d’allégations. «Il est inadmissible et même ahurissant ainsi que cela a été allégué, que des joueurs soient contraints de verser une ‘’dîme’’ aux membres de la Fédération, comme à l’église», peut-on lire dans son communiqué final.
En réalité, avec cet énième couac, le ministère en charge des Sports et les dirigeants de la Fédération congolaise de football ont fait la démonstration de leurs désaccords. Que se cache-t-il derrière? Gros comme un ballon est le point d’interrogation.
Jean ZENGABIO
