L’Observatoire handicap humanité (H2O) que dirige Emmanuel Batchi, en partenariat avec le centre d’information des Nations Unies (UNIC), a procédé mardi 25 juillet dernier à Brazzaville, au lancement de la formation des malvoyants en informatique. Sous le thème :«L’informatique, espoir du non-voyant», cette première vague de formation a accompli son parcours. 

Il s’agissait de cinq enseignants non-voyants issus de l’Ecole normale des instituteurs (ENI). Elle est dénommée ‘’Promotion Francine Ntoumi’’, en hommage à cette femme scientifique congolaise de renommée internationale, initiatrice, entre autres, du programme «Femme et sciences», et qui fait de la transmission de l’ambition aux jeunes son cheval de bataille.
Cette première promotion est en train d’être formée sur les modules comme la connaissance et l’installation des logiciels vocaux; l’initiation aux Microsoft Office et Word et l’introduction à l’internet et aux réseaux sociaux.
Sous la modération de Rodolphe Gassaye Mouandza, chargé de communication de l’Observatoire handicap humanité, en présence de plusieurs personnalités représentant la commune de Brazzaville, les ministères des Affaires sociales et de l’action humanitaire, de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation, des organismes internationaux dont le Centre d’information des Nations unies, etc.
Pour Emmanuel Batchi, inclure le handicap dans la formation aux technologies de l’information et de la communication, c’est tenir compte de la diversité de la société.
L’inclusion de la personne vivant avec le handicap à la maîtrise de ces différents outils modernes de communication contribuera au respect de l’engagement de ne laisser personne de côté, élément clé du programme de développement durable à l’horizon 2030 (ODD 10 : inégalités réduites)», a-t-il rappelé. Pour lui, «dans un monde connecté en permanence, l’aptitude à la communication est une compétence transversale que toute personne, sans discrimination, doit absolument posséder. Des communications inclusives et accessibles profitent à toutes personnes, qu’elles soient ou non handicapées».
Cette thèse est corroborée par Clotaire Bantsimba, directeur de la réadaptation à la direction générale des Affaires sociales. Tout en saluant le fait que les candidats à la formation ont déjà un métier noble (l’enseignement), il estime qu’au-delà de constituer un outil de travail, l’informatique est un canal qui permettra à l’enseignant non-voyant d’accéder à l’inclusion sociale.
Clotaire Bantsimba a rappelé qu’enseigner suppose avant tout avoir l’information scientifique qui sera proposée aux apprenants. Cette information, si elle peut être disponible en noir ne l’est pas toujours en braille. Car, les textes saisis le seront en braille et donc pourront être lus par les non-voyants. Ainsi, apprendre l’informatique permettra aux apprenants, à la fois d’accéder à l’information utile et de gagner en temps. L’accès à l’information plurielle est, selon lui, un enjeu majeur de l’opportunité qui leur est proposée. «Favoriser l’inclusion sociale de la personne en situation de handicap sur toutes les dimensions est la préoccupation du ministère des Affaires sociales et de l’action humanitaire», a-t-il conclu.

Gaule D’AMBERT