Le manioc est cultivé sur l’ensemble du territoire national. Il constitue l’aliment de base des Congolais. Beaucoup de jeunes filles aujourd’hui ne savent pas préparer le manioc, qui se fait en plusieurs étapes. Nous vous présentons la forme la plus utilisée par les femmes.

La phase préliminaire commence par déterrer les tubercules dans le champ, de les éplucher à l’aide d’un coupe-coupe. On les dispose ensuite dans un panier et on les transporte vers une mare d’eau aménagée et on les laisse ainsi pendant trois jours. Cette opération s’appelle le rouissage. Au quatrième jour, on le retire de la mare et on l’amène à la maison. La femme le laisse pendant un jour dans un panier en liane pour l’égoutter. Le sixième jour, elle l’étale sur le kipaki, le pétrin (une grande planche taillée en forme de pirogue).
Elle étale ensuite le manioc roui sur le kipaki, tout en le malaxant pour enlever les fibres et la racine principale à l’aide d’un grand couteau à dent de scie appelé communément «kiwalu». Puis on l’écrase avec le nsidou (morceau de bois rond gros comme un poing). Ensuite, la femme prend une bassine qu’elle recouvre de feuilles de bananier. Elle remplit la bassine d’eau aux 2/3, dispose le manioc, l’enveloppe dans d’autres feuilles et couvre le tout d’un sac en fibre. Elle fait cuire la pâte obtenue pendant au moins 45 minutes. A mi-cuisson, la pâte de manioc «kiputi» est disposée sur le kipaki, et, de ses mains, elle y ajoute de temps en temps de l’eau, tout en malaxant jusqu’à ce que les grumeaux disparaissent et que la pâte soit homogène et souple.
La femme coupe cette pâte en parts égales tout en leur donnant une forme allongée et arrondie. Puis elle emballe les marceaux obtenus dans des feuilles fraîches de marantacées que l’on maintient avec une ficelle. On place ces petits paquets en forme de pain dans une grosse marmite pleine d’eau, et on les fait cuire pendant 3 heures. Passé ce temps, on retire la marmite du feu et on laisse reposer le manioc cuit pendant 30 minutes. Il est ainsi prêt à la consommation et peut être commercialisé. Notons que le manioc cuit peut être conservé pendant une semaine au moins.
A Kimongo, les Sundis préparent rarement le manioc. Et pour cause? La préparation prend beaucoup de temps à la femme. La préférence est aux tubercules préparés, hachés appelés «mitselo».

Equateur Denis NGUIMBI