Les sapeurs de tous les arrondissements de Brazzaville, de la RD Congo, du Cameroun et de la Centrafrique sont venus nombreux pour prendre part, à la 7e édition du Festival de la sape. C’était, le dimanche 13 août, à l’esplande de la Mairie de Ouenzé, le cinquième arrondissement de la capitale. Cette 7e édition a rendu hommage aux deux illustres héros de l’élégance, de la frime et de la «diatance» à savoir Jacques Moulélé dit ‘’Moulé-Moulé’’ et Fernand Mabala alias ‘’Le Grand Moumbafouneur’’.

Organisé chaque année par Marcel Nganongo, administrateur-maire de Ouenzé, ce festval est l’occasion de célébrer l’élégance vestimentaire dans l’amour du prochain, d’après les sapeurs dans leur mot d’usage: «La sape est un comportement parce qu’elle nous oblige à vivre en harmonie avec les autres. Je saisis cette occasion que nous offre la 7e édition de notre festival pour dire solennellement au nom de toutes les soeurs et tous les frères sapeurs ici présents, qu’à partir d’aujourd’hui, et à l’instant présent, il ne peut plus avoir des rancoeurs et des disputes inutiles et infondés entre les sapeurs d’une part, puis entre les diffrents groupes des sapeurs d’autre part».
Comme lors des précédentes éditions, le sapeurs qui ont su maintenir le flambeau de l’art de la sape ont été primés, recevant ainsi des mains des autorités et du promoteur, des trophées et des costumes, des enveloppes d’argent, etc.
Marcel Nganongo, promoteur du Festival de la sape, a souhaité ne pas voir la rumba congolaise séparée de la sape: «Ce festival a pour thème: ‘’Après la Rumba, célébrons à l’unisson la sape, vecteur incontestable de l’unité nationale et du vivre ensemble’’. Ce qui traduit la continuité dans notre pensée à ne pas séparer la Rumba de la sape car, les deux sont et resteront les éléments constitutifs de notre identité culturelle. Une identité culturelle, une valeur ajoutée à l’habillement en République du Congo, voilà ce que la sape a clamé».
Cet instant a été également saisi par le promoteur pour solliciter au ministère en charge de l’Industrie culturelle, une réflexion autour de ce phénomène: «Je profite de l’occasion pour fare un plaidoyer auprès du Gouvernement par le biais de notre département de la Culture, afin qu’il puisse trouver des éléments d’appuis pour créer un cadre de réflexion à l’instar de ce que nous venons de faire concernant l’inscription de la Rumba congolaise au patrimoine immatériel de l’UNESCO».
Sapeurs, autorités conviées à ce festival ainsi que le grand public ont salué l’inituative de Marcel Nganongo qu’ils ont souhaité devenir pérenne. La directrice de la Maison russe s’est dite honorée d’assister à ce festival et a remercié le maire de Ouenzé pour cette initiative: «L’année dernière, j’étais ici avec des artistes russes, et on avait beaucoup apprécié le déroulement. J’espère bien que bientôt il y aura les marques russes qui seront récupérées par les Congolais».
La 8e édition du Festival de la sape a annoncé Marcel Nganongo, se tiendra à Bacongo, dans le deuxième arrondissement de Brazzaville. Puis place a été faite à la parade des sapeurs, sous l’animation musicale des groupes Bana Ouenzé et Patrouilles des Stars de Kévin Mbouandé.

Alain P. MASSAMBA