Grâce au projet Kobikisa, financé par la Banque mondiale, l’ONG Médecin d’Afrique a réalisé une étude portant sur l’évaluation générale des formations sanitaires publiques et privées en République du Congo. Le rapport de ladite évaluation a été présenté, lundi 21 août 2023, à Brazzaville.

C’était en présence de Paul Oyéré Moké, directeur général de la population, représentant le ministre de la Santé et de la population, de Aubain Lepassa, économiste-santé Banque mondiale au Congo, Darius Eryx Mbou Essié, coordonnateur du projet Kobikisa qui a assuré la modération des travaux. Réaliser une évaluation technique initiale des différentes formations sanitaires (FOSA) offrant les soins de base et des services d’appui aux soins en vue de leur catégorisation ou labélisation, prélude à leur contextualisation est l’objectif visé par cette étude.
A l’ouverture des travaux, le directeur général de la population a précisé à l’auditoire composé des directeurs départementaux des soins et services de santé (DDSSSA), des responsables des districts et formations sanitaires, etc., que le projet Kobikisa vise l’amélioration de la qualité et de l’utilisation des services des soins maternels et infantiles par approche basée sur la performance.
Le représentant du ministre a, indiqué que l’évaluation des formations sanitaires est une étape nécessaire qui permet de connaître leur niveau de base, avant de les contextualiser non seulement dans le cadre du financement basé sur la performance, mais aussi dans le cadre de la caisse d’assurance maladie universelle. «Cette évaluation initiale permet de mesurer l’évolution de leur performance, afin d’orienter les mesures correctrices et donc une bonne planification», a-t-il souligné.
L’évaluation générale des formations sanitaires a permis d’apprécier la situation initiale des différentes structures de santé offrant les soins de base et des services d’appui aux soins. En tout, 1042 formations sanitaires publiques et privées, 34 postes de transfusion sanguine, 52 districts sanitaires et 12 directions départementales des soins et services de santé, ont été évaluées.
Les résultats se présentent ainsi qu’il suit : 8/12 DDSSSa de la République du Congo ont une moyenne performance globale, 3/12 DDSSSa ont une assez bonne performance, aucune d’elles n’a une bonne performance ; 50% des districts sanitaires ont une faible performance globale, 32,7% ont une performance moyenne et 17,2% ont une bonne performance globale ; plus de ¾ (trois quarts) de cliniques sanitaires ou postes de santé de type 1 (82,9%) ont une faible performance.
La performance globale des hôpitaux évaluée dans les départements est en majorité faible. Tous les hôpitaux de base et/ou cliniques de type 2 des départements de la Likouala et de la Cuvette-Ouest ont une faible performance. Seul le département de Pointe-Noire dispose d’hôpitaux de base et cliniques de type 2 à bonne performance.
Concernant les postes de transfusion sanguine, dans l’ensemble, 50% de Pointe-Noire ont une assez bonne performance et 25% de la Sangha ont une moyenne performance. Le reste des postes de tous les départements ont une faible performance.
In fine, les experts ont sollicité à la direction générale des soins et services de santé d’appuyer les différentes structures d’administration sanitaire décentralisée ainsi que les structures des soins de santé pour améliorer leur performance en termes d’infrastructures d’hygiène, de plateaux techniques, de gestion de médicaments, de gouvernance et de gestion financière pour une bonne offre des soins.

Gaule D’AMBERT