En visite dans le département de la Sangha, les ministres Ghislain Thierry Maguessa Ebomé, de l’Enseignement technique et professionnel, et Irène Cécile Marie Mboukou-Kimbatsa Goma, ont visité les travaux de construction du Centre des métiers de mines, situé à 5 km de Souanké, entre le quartier Bam 2 et le village Bendama. Malheureusement, ceux-ci n’avancent pas. D’où la colère des membres du Gouvernement.

Débutés le 3 avril 2023, les travaux de construction avancent à pas de caméléon. Exécutés par la société Serru Top, ils ne pourront pas être livrés dans les délais, c’est-à-dire en septembre.
Plusieurs difficultés seraient à l’origine du blocage: le non paiement des ouvriers et des manœuvres, la dette de l’Etat envers les sages et les conditions pluviométriques. L’arrivée des deux membres du Gouvernement a été commun comme un ouf de soulagement pour les ouvriers qui n’ont pas manqué d’exprimer leur mécontentement.

Les ouvriers pendant la discussion avec les autorités
Les ouvriers pendant la discussion avec les autorités

Les deux ministres ont joué aux sapeurs-pompiers. Un exercice pas du tout facile. «Pourquoi vos agents ne sont-ils pas payés?». Question posée par le ministre au chef de chantier.
«Ils sont payés», répond-t-il.
«Non! Je ne viens pas sur le terrain sans être informé», rétorque le ministre.
«On paie par tâche, c’est-à-dire par avancement des travaux», indique le chef de travaux.
«Vous savez que ce chantier n’est pas financé par l’Etat congolais. C’est un endettement avec des délais prescrits au Gouvernement. Les travaux ne s’exécutent pas comme on le veut. Alors que vous avez pris l’engagement de livrer les bâtiments en septembre. A cette allure, il n’est pas évident que vous puissiez respecter votre engagement. Je doute qu’il le soit même en décembre. On sera obligé de trouver des sous-traitants», a fait savoir Ghislain Thierry Maguessa Ebomé.
Pour les ouvriers, rien ne marche. «Nous travaillons seulement parce que nous sommes de Souanké, sinon on allait démissionner. Nombreux sont partis par rapport au comportement des chefs. Si nous faisons la pagaille, on va envoyer les rapports à Brazzaville que les jeunes de Souanké sont des voyous. Voilà pourquoi nous gardons le calme», a déclaré le représentant des ouvriers.
«Est-ce que l’entreprise vous doit?», lui demande le ministre. «Oui», réplique-t-il.
«Les salaires sont maigres», cria dans la foule un des ouvriers.
«Ce qu’ils disent est l’expression d’un ressenti. Notre souci, c’est que vous leur payiez», a dit le ministre.
«Ils sont payés, Mr le ministre.», a précisé le chef de chantier.
«Il y a à peine dix minutes sur la même question, vous étiez entrain de reconnaître que vous avez des difficultés de paiement. Vous ne pouvez pas après dire qu’il n’y en a pas», s’est étonné Ghislain Thgierry Maguessa Ebomé.
«Ne nous tournez pas en bourrique. Vous avez là l’autorité de l’Etat, Il y a des choses qu’on ne peut pas accepter», a dit Mme Irène Marie Cécile Mboukou-Kimbatsa Goma, tout en demandant si les ouvriers ont des contrats de travail.
«Oui», répond le chef de chantier. «Non, non, non. C’est des contrats d’un mois seulement et qui datent de 2022», a indiqué un manœuvre.
Dans cette confusion, le ministre de l’Enseignement technique et professionnel a demandé qu’on lui fasse parvenir un rapport sur la question.
Au niveau du forage, rien ne marche non plus. Les travaux sont en arrêt sur décision des propriétaires terriens qui auraient menacé le chef du chantier, sous prétexte que l’Etat leur doit de l’argent. «L’Etat leur doit, mais il a toujours payé ses dettes. Ce bien, c’est pour eux et leurs enfants. Ils ne doivent pas bloquer le travail», s’est indignée Mme le ministre.
Au-delà de la dette, le ministre Ghislain Thierry Maguessa Ebomé pense que l’engin serait aussi en panne. Une difficulté que l’entreprise n’a pas voulu signaler. «Je ne suis pas rassuré qu’il fonctionne. Pour preuve, démarrez-le», a-t-il demandé.
«Le conducteur est réparti à Brazzaville», répond le chef de chantier.
Acculé, il ne savait plus à quel Saint se vouer. Par cette réponse, tout était dit.

Cyr Armel YABBAT-NGO