Le 29 août dernier, lors de la soixante-treizième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, en présence du Président et du vice-Président de la république du Botswana, des ministres de la Santé de la région Afrique, des représentants de gouvernements africains, des partenaires de l’OMS et des invités, notre compatriote, femme inspirante et fierté nationale, la professeure Francine Ntoumi, présidente de la Fondation Congolaise pour la Recherche Médicale (FCRM) a été reconnue par cette organisation de l’ONU comme «Public Health Champion», un trophée reçu des mains de la Directrice régionale de l’OMS Afro, Dr Rebecca Natalie Moeti Matshidiso. Soucieux de mettre en lumière cette éminente scientifique notre rédaction l’a contacté par téléphone depuis le Botswana où elle se trouve pour répondre à nos questions.

*Professeure Francine Ntoumi, vous venez de recevoir le trophée «Public Health Champion», au cours de la réunion annuelle de l’OMS Afrique, la plus haute entité décisionnelle de cette organisation. Que pouvez-vous nous dire au sujet de cette énième distinction à votre actif ?
**Cette distinction vient de m’être attribuée au cours de l’évènement célébrant les 75 années d’existence de l’organisation mondiale de la santé. Cette célébration était en présence du Chef de l’état et de plus ce trophée a été attribué aussi à tous les précédents directeurs régionaux de l’OMS. C’est un très grand honneur pour moi. Cette distinction mentionne que c’est ma contribution à la santé publique et à la promotion de la santé et du bien -être des populations. C’est énorme.

*Qu’est-ce que ce prix représente pour votre carrière et votre pays le Congo ?

**Ce prix témoigne de la reconnaissance de l’OMS dans les actions conduites par la fondation congolaise pour la recherche médicale et ses équipes. Car je considère que ce prix récompense non seulement un leadership mais aussi le travail d’équipe au service de la population. Ce prix signifie que la Fondation congolaise pour la recherche médicale a atteint un de ses objectifs qui était d’être un outil au service de la santé publique. Le Congo a été à l’honneur et j’en suis très fière. De plus, le ministre de la santé et de la population, Mr Gilbert Mokoki était présent à cette cérémonie et nous avons partagé cette joie ensemble.

*Votre Fondation dirige depuis 2014, un programme intitulé Femmes et Sciences qui visent à promouvoir les sciences auprès des jeunes filles, pouvons-nous dire que ce prix cadre avec deux thèmes majeurs de ce programme à savoir : «Transmettre l’ambition» et la «Femme au cœur du savoir» ?

**Absolument. Vous ne pouvez pas mieux dire. Oui la femme congolaise qui travaille sérieusement et sans complexe peut avoir accès aux plus grandes victoires.

*La professeure Francine Ntoumi, une femme à multiple casquettes qui fait la fierté du pays en participant pleinement à son rayonnement tant sur le plan local qu’international. Quelles sont vos perspectives dans les 10 prochaines années ?

**La Fondation congolaise pour la recherche médicale a 15 ans d’existence et elle a multiplié son personnel par 8, son budget par 10 et ses investissements sont très importants. Ses activités de recherche qui étaient focalisées sur le paludisme, la tuberculose et le VIH/SIDA se sont élargies aux maladies émergentes et ré-émergentes (Ebola, Chikukungunya, COVID-19, Dengue, la variole du singe). Je voudrais dans les années à venir, voir mes anciens étudiants aujourd’hui des enseignants-chercheurs devenir des chefs de laboratoire avec de grandes équipes capables d’attirer des financements pour la qualité du travail rendu. Dans les 10 ans, je mise sur 3 groupes au Congo ayant de telles performances.

*Enfin, avez-vous un mot pour tous les jeunes congolais désireux de suivre vos pas, chacun dans leurs domaines respectifs pour contribuer pleinement au développement du Congo de demain ?

**Mon message est le suivant : le travail est la clé de tout : la dignité, la survie, la vie, l’héritage. En 2023, les hommes et les femmes luttent côte à côte et non plus l’un devant l’autre. Les femmes ont leur place à prendre et les hommes n’ont pas à porter tous les fardeaux. Notre pays est à construire et personne ne le fera pour nous. C’est une lourde responsabilité et pour cela il faut d’abord être éduqué et formé. N’ayez aucun complexe et formez-vous !!!