Face à la crise qui secoue l’UDH-Yuki, le parti fondé par Guy Brice Parfait Kolélas, Pascal Ngouanou, son premier vice-président et président par intérim, est sorti de sa réserve. Dans une conférence de presse organisée le 21 septembre dernier à leur siège à Makélékélé, il a dénoncé le complot permanent ourdi contre son parti, visant à le déstabiliser et à le faire disparaître du paysage politique congolais. «La seule préoccupation qui nous anime en ce moment demeure la création des conditions nécessaires et suffisantes pour la reprise des travaux du congrès dans l’unité, la sérénité et la paix», a-t-il déclaré.

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Les quelques cadres du parti

C’est par une minute de silence en mémoire de Guy Brice Parfait Kolélas que Pascal Ngouanou a débuté sa conférence de presse aux allures d’un meeting en salle. Il était assisté de Gilles Fernand Bassindikila, deuxième vice-président; les députés Joseph Badiabio et Nicolas Jean Jacques Frédéric Malonga, Bonard Moussodia, l’ancien sénateur Zacharie Samba, notamment.
Les autres cadres étaient aux abonnés absents. Préférence Gérald Matsima Kimbémbé, Gérald Lone Bambi Goma, Sylvain Samba, Juste Ntoumi Kolélas, Antignac Matsima Biayenda.
Les militants et sympathisants orphelins de leur leader étaient venus nombreux écouter, selon eux, les vérités de Pascal Ngouanou. Pour lui, depuis la disparition du président fondateur de l’UDH-Yuki, le parti vit des moments sombres, «caractérisés par des dissidents rebelles, sans foi ni loi, qui veulent saper l’image de notre parti», a-t-il affirmé.
Pourtant, «sous l’égide de Michel Mampouya et Ludovic Miyouna, facilitateurs dans la crise, les membres du bureau politique et les responsables du parti avaient fini par taire leurs divergences en optant pour le dialogue comme principale priorité avec à la clé, l’organisation d’un congrès devant sceller une nouvelle dynamique unitaire par la révision des textes fondamentaux et l’élection du nouveau président. Dans cette perspective, le bureau politique s’est à nouveau retrouvé et a mis en place sur une base paritaire, une commission préparatoire du congrès», a-t-il expliqué.
Ce qui a divisé les congressistes, c’est le point sur la validation des candidats à la présidence du parti. «Il a mis aux prises deux tendances: une première qui exigeait l’application des critères prévus par les textes, et l’autre qui demandait un compromis politique pour permettre à l’ensemble des candidats de compétir. Dans l’impossibilité de trouver un consensus, le bureau politique a été contraint d’organiser un vote pour régler définitivement cette question. L’issue du vote a donné raison aux tenants de l’application des textes. Les partisans du compromis politique avec les candidats disqualifiés ont décidé de boycotter et de saboter les travaux du congrès. D’où le désordre constaté. Le président du présidium que je suis, n’a pas eu d’autres choix que de suspendre les travaux. Cette situation déplorable a terni et discrédité l’image du parti, en tant que force politique de l’opposition, sans parler du coût financier subi par le parti», a déploré Pascal Ngouanou.
Après la suspension de quelques responsables du parti, «ces derniers ont organisé une soi-disant assemblée générale non statutaire avec une forte présence policière et des gendarmes pour expliquer à quelques militants présents que toutes les structures du parti étaient dissoutes et qu’une commission ad hoc serait mise en place à la tête de laquelle figurent les deux facilitateurs: Michel Mampouya et Ludovic Miyouna. Quelle forfaiture et trahison! Que cache cette rébellion? Pourquoi la Force publique se met-elle à sécuriser une manifestation illégale?», s’est-il interrogé.
A travers cette conférence de presse, le bureau politique voudrait rassurer les militants et sympathisants que la seule préoccupation qui l’anime, c’est celle de créer les conditions pour la reprise des travaux du congrès dans l’unité, la sérénité et la cohésion.
Le parti étant un bien commun, a-t-il dit, «aucune initiative ne peut se prendre dans ce sens, sans la concertation, le dialogue et le dépassement de soi des dirigeants de notre parti et des candidats à la présidence du parti, qui en sont les principaux acteurs».
Dans cette optique, il a dénoncé toutes les initiatives isolées organisées par certains candidats instrumentalisant les militants et sympathisants. «Jamais la reprise du congrès ne partira de la rue», a-t-il averti.
Il a rappelé aux militants et sympathisants, qu’en dépit de toute désinformation orchestrée par certains responsables, le bureau politique reste et demeure l’organe supérieur de décision du parti, jusqu’à la mise en place des nouveaux organes du parti.
Pascal Ngouanou a rassuré: «Il n’y aura jamais de congrès parallèle à l’UDH-Yuki, contrairement aux fake news lancés par les adversaires du parti et des fossoyeurs de la République. La commission d’organisation du congrès consensuellement mise en place par le bureau politique avec l’assistance de la facilitation, organisera la reprise des travaux du congrès».
Il a exhorté les militants et sympathisants à rester vigilants face aux «oiseaux de mauvaise augure» et à soutenir leur action visant à maintenir debout leur parti.
Pascal Ngouanou s’est adressé personnellement à Juste Ntoumi Kolélas, qu’il a affectueusement appelé «mon fils»: «Je vous demande de prendre de la hauteur, de faire preuve de patience et d’éviter la politique de l’autruche. L’UDH-Yuki n’est pas une boutique de la famille Kolélas, ni une parcelle à vendre, moins encore une secte religieuse. Nous avons créé ce parti pour accompagner le peuple congolais dans sa lutte pour le changement au Congo. Je vous demande de rejoindre le parti créé par votre frère. Nous avons fait de vous un député, parce que nous avons le devoir moral d’assister les enfants de notre défunt président, son épouse et sa famille. J’espère que vous comprendrez».

Cyr Armel YABBAT-NGO