Caméraman de son état, Norbert Kouka est le promoteur de l’émission ”Mbonda Elela”qui passe sur la chaîne nationale de Télé-Congo, et dont la première émission remonte au dimanche 16 mars 1996, soit 26 ans actuellement. Il nous fait état de la génèse de cette émission, de ses difficultés, mais aussi de ses projets.

*Qu’est ce qui vous a motivé à créer l’émission ”Mbonda Elela”?
**Il faut dire que je suis de Télé-Congo, je suis caméraman, donc très souvent, je me retrouvais dans le cadre de mon service à l’arrière pays, et je voyais que les responsables étaient toujours accueillis au son du tam-tam. Malheureusement, ce son-là nétait pas présent sur Télé-Congo, si bien que j’ai eu l’idée de faire quelque chose pour faire honneur aux rythmes du tam-tam de l’arrière pays.

*Quel est le nombre exact des groupes qui sont déjà passés à l’émission, et pourquoi l’aviez-vous intitulé ”Mbonda Elela”?
**Le nom de ”Mbonda Elela” (autrement dit, que le tam-tam pleure) est venu comme ça. Je cherchais un nom et puis parmi tant d’autres c’est celui-là qui a été finalement retenu. Pour ce qui est du nombre de groupes, je ne saurais le définir parce qu’il y a des groupes qui m’ont rendu visite, c’est-à-dire à l’émission, d’autres je les trouvais comme ça. Dans le temps, lors de ses congrès, le Parti congolais du travail (P.C.T) invitait des groupes au palais des Congrès, et je me permettais de les filmer. Donc, je ne peux vraiment pas définir le nombre de groupes qui sont passés à l’émission. Mais la majorité des groupes de nos différents départements sont passés.

*Ving-six ans après la création de l’émission, un bilan est-il possible?
**Le bilan oui! il faut dire que je suis bien placé pour voir la décroissance de notre musique du terroir parce que tout juste avec l’arrivée de la Covid-19, il y a eu comme un frein. Et quand on a repris, il n’ y a plus eu le même engouement que les années d’avant Covid. Si bien que je suis en train de me poser des questions sur l’avenir justement de ces rythmes du terroir, il n ‘ y a pas vraiment un bel avenir parce qu’il n’ y a pas de relève. J’entends dire à l’arrière-pays que le tam-tam ne tonne plus comme avant, bon c’est un peu triste parce que, je trouve que le ministère de l’Industrie culturelle devrait quand même faire quelque chose pour essayer de redonner vie à ces rythmes du terroir, si non l’avenir n’est pas en rose!

*Dans le travail qui est le vôtre, rencontrez-vous des difficultés?
**Oui ses difficultés parce que l’émission ”Mbonda Elela” est une émission participative, c’est-à-dire que je n’ai pas un budget, même pas de sponsor. Il y en avait eu, mais après il est parti, donc je fais avec mes petits-moyens, comme j’ai créé la chose. C’est comme mon enfant, je suis obligé de l’entretenir, mais à dire vrai, je n’ai jamais été rémunéré, même pas de 1000 Francs. Donc, je fais parce que j’aime la chose, et puis dans la pratique, il faut dire qu’il y a des groupes de la partie sud du pays, qui ne participent pas à l’émission, qui attendent, alors que je suis comme le médecin. Bref, j’ai des difficultés d’avoir les groupes de la partie sud du pays.

*Auriez-vous des perspectives?
**J’aurais souhaité que mon action soit associée au ministère de l’Industrie culturelle, malheureusement il n’ y a pas de contacts avec eux. Et pourtant, je suis en train de faire quelque chose qui relève de leur compétence! Malheureusement j me sens un peu seul dans ce que je suis en train d’entreprendre, alors que c’est quelque chose qui est très vitale pour le pays parce que quand on perd ses repères, il n’ y a pas d’avenir.

*Pour clore cet entretien, auriez-vous un appel à lancer?
**Je lance un appel à tout le monde, à tous les groupes folkloriques, qu’ils se rapprochent de moi pour qu’on essaie un peu de faire quelque chose pour revaloriser notre musique. Si non la musiqu du terroi vaà la perdition, et cela sera très dommage. Pour tout contact, on peut me joindre par ce numéro: (00242) 05-551-49-41.

Propos recueillis par
Alain-Patrick MASSAMBA