Le Gouvernement était face aux sénateurs le 24 novembre dernier pour une séance des questions orales avec débats. Les travaux étaient présidés par Pierre Ngolo, président du Sénat.

Les sénateurs ont posé des questions d’intérêt général, notamment celles touchant au quotidien des Congolais: la dette sociale des collectivités locales qui s’élève à 38. 162.606.581 F.Cfa; le déficit en enseignants; le manque de personnel de santé; la relance des bourses et des aides scolaires dans les collèges et lycées d’enseignement général; le non-paiement de la rente viagère; la situation des invalides du 4 mars; le manque des bibliothèques dans les établissements scolaires; le recrutement des tacherons à l’E²C; la non publication des résultats des concours de la gendarmerie et la police; les mesures d’accompagnement gouvernementales visant à atténuer les conséquences préjudiciables de l’augmentation des prix de carburant à la pompe sur le quotidien des Congolais consécutive à l’application des engagements pris dans le cadre de la facilité élargie de crédit avec le FMI, etc…
Pour le ministre Raymond Zéphirin Mboulou, le retard constaté dans la publication des résultats des concours de la gendarmerie et de la police est dû à la vérification des diplômes des 52. 000 candidats.
S’agissant des journaliers de l’E²C, le ministre Emile Ouosso a indiqué que son département ministériel et le commandement des forces de police avaient trouvé une solution avec l’E²C pour le règlement définitif de ce différend et l’apaisement du climat social. «Il s’agit de la signature d’un protocole mettant un terme au différend qui oppose la société aux différents tâcherons; le recrutement après accord du Conseil d’administration de 258 tâcherons», a-t-il déclaré.
Le ministre Jean-Luc Mouthou a plaidé pour un recrutement massif des enseignants dans les proportions allant de 4000 à 5000 par an sur 4 à 5 ans pour essayer de résorber ce déficit.
Il a reconnu que le déficit en personnel enseignant constitue l’un des principaux soucis de son ministère et l’un des goulots d’étranglement de sous-secteur.
Dans le but d’apporter assistance aux victimes du 4 mars, le Gouvernement avait octroyé une rente viagère à toutes les personnes devenues handicapées à la suite de ce drame. «Cette rente a été régulièrement payée jusqu’à la fin de l’année 2022. Dans le cadre du budget 2023, nous constatons quelques arriérés dûs à la situation difficile de trésorerie. Le Gouvernement prend toutes les dispositions nécessaires afin que cette rente viagère soit inscrite dans les dépenses prioritaires de fin du mois à payer par le trésor public», a-t-il assuré.
La situation des invalides du 4 mars était au cœur de l’interpellation de la ministre des Affaires sociales. Irène Marie Cécile Mboukou-Kimbatsa Goma a rappelé que ces invalides avaient bénéficié d’une prise en charge conséquente par le Gouvernement en termes de soins médicaux qu’exigeait leur état de santé au moment de la survenue du drame.
«Plus de 10 ans après ces premiers soins, nombreux d’entre eux ont vu leur état de santé se dégrader fortement faute de suivi médical et de contrôle. Certains portent encore des prothèses posées depuis 2012 et qui ne correspondent plus à leur morphologie. D’autres encore portent des éclats de projectile qui exigent des interventions médicales appropriées. C’est sur la base de ce constat que j’ai été instruite par le Premier ministre avec le concours du ministère de la Santé pour recourir au service d’équipe d’experts médicaux assermentés en vue de procéder à une évaluation globale de leur état sanitaire. Le rapport établi à cet effet, indique que 33 personnes souffrant d’une invalidé ont été identifiées. Un groupe de 7 personnes à prendre en charge par les services de chirurgie plastique, traumatologique et neurologique au Congo; un deuxième groupe de 5 personnes à évacuer au Maroc; un troisième groupe de 17 invalides à évacuer au Togo pour une prise en charge dans un centre orthopédique et un quatrième groupe de 4 invalides à évacuer en France. Le coût global a été évalué à 298.372.000 F.CFA comprenant les frais de transport et de séjour ainsi que la prise en charge des actes médicaux. Le dossier est en cours de traitement pour la mobilisation des ressources au ministère des Finances», a indiqué la ministre.

Cyr Armel
YABBAT-NGO