Pour le Syndicat national des pharmaciens du Congo, réuni en assemblée générale le 14 décembre dernier à l’hôtel Saphir, l’arrêt n°019 de la chambre administrative de la Cour suprême, statuant à son audience publique du 16 novembre 2023, pour vider son délibéré du 27 octobre 2017 sur les requêtes formulées le 12 octobre 2023 par M. Abdoul Madjid Traoré, semble un coup de massue porté à l’Ordre national des pharmaciens. Faute d’un règlement définitif du contentieux, il se réserve le droit de lancer un mouvement de grève sur toute l’étendue du territoire national.

Le syndicat estime que l’arrêt de la Cour suprême ne donne aucun droit à M. Abdoul Madjid Traoré d’ouvrir une officine pharmaceutique dans la mesure où ce dernier est en porte à faux avec l’article 29 de la loi 012/92 du 29 avril 1992 qui dispose: «Aucun pharmacien ne peut prétendre exercer son art en République du Congo s’il n’est inscrit à l’un des tableaux de l’ordre national des pharmaciens du Congo».
Or, M. Abdoul Madjid Traoré n’est pas inscrit à l’un des tableaux de l’Ordre national des pharmaciens du Congo. Le syndicat national des pharmaciens a attiré l’attention de l’opinion nationale et internationale sur «les conséquences fâcheuses qui pourraient découler de cette situation qui mettrait à mal la santé publique».
En effet, la chambre administrative de la Cour suprême venait d’annuler l’arrêté n°10732 du 05 septembre 2023 du ministre de Sante annulant définitivement l’autorisation d’ouverture d’une officine pharmaceutique octroyée en «violation des textes en vigueur en 2017 à M. Abdoul Madjid Traoré».
Il a, au cours de cette assemblée générale, demandé aux autorités de rétablir cet arrêté du ministre de la Santé et d’annuler purement et simplement l’ordonnance du juge des référés près du Tribunat de Grande de Brazzaville imposant «le paiement des astreintes injustifiées en faveur de M. Abdoul Madjid Traoré s’élevant 250.000 FCFA par jour pour l’ordre national des pharmaciens du Congo depuis 3 ans et 500.000 FCFA par jour pour chacun des trots grossistes répartiteurs depuis 2 ans».
Le syndicat national des pharmaciens dit compter sur le sens de responsabilité des autorités pour le règlement définitif de ce contentieux vieux de plus de 15 ans, «en vue de la préservation de la paix sociale».
Faute de quoi, il se réserve le droit de lancer un mouvement de grève sur toute l’étendue du territoire national.

Cyr Armel YABBAT-NGO