Sur invitation de Pierre Ngolo, président du sénat congolais, M. Gérard Larcher, président du sénat français, a effectué une mission de travail du 28 au 29 mars 2024 à Brazzaville. Il était accompagné de trois sénateurs, membres des différentes commissions.

Une mission bien chargée pour Gérard Larcher qui a commencé son séjour par la ronde des différentes structures de la coopération entre le Congo et la France, notamment la Basilique Sainte-Anne du Congo, un édifice architectural construit en 1943 à l’époque de l’Afrique Equatoriale française (AEF), Brazzaville étant la capitale de la France libre. La ronde s’est poursuivie au Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza où reposent les restes mortels de Pierre Savorgnan De Brazza et ses compagnons. Gérard Larcher était devant les sénateurs congolais au cours de la plénière spéciale présidée par Pierre Ngolo avec pour thématique: «La décentralisation». Le président du sénat français a indiqué que «la décentralisation est un long processus, mais qui a des atouts et des objectifs pour y arriver. Ses atouts sont multiples et il faut du temps». La décentralisation est un vecteur clé du développement et sa réussite réside à travers la volonté des pouvoirs publics. En France, par exemple, la décentralisation a commencé avec le Général Charles De Gaulle avec le principe de la régionalisation. Elle a pris corps avec le président François Mitterrand. Lors de son récent séjour en France en décembre dernier, Pierre Ngolo et Gérard Larcher avaient signé un accord de partenariat sur l’organisation territoriale des collectivités locales. La décentralisation est la fille du bicaméralisme avec l’existence de deux chambres parlementaires qui occupent une place de choix, en même temps qu’une chance pour la démocratie. Les deux chambres doivent avoir des relations régulières, surtout dans un monde secoué aujourd’hui par des violences armées. L’accord signé à Paris récemment prévoit la décentralisation en profondeur qui fait partie des axes prioritaires. Il s’agit aussi, de renforcer le bicamérisme et la formation des personnels du parlement. A cela s’ajoute, la mise en place d’un service bibliothécaire et d’archivage parlementaire. Gérard Larcher a rassuré les sénateurs congolais de son appui et son accompagnement dans la mise en place d’une chaîne parlementaire.
Clôturant la plénière spéciale, Pierre Ngolo a indiqué que la décentralisation était un long processus, mais il va falloir compter avec l’expérience française. Il a invité les sénateurs à s’approprier cette expérience et approfondir les idées reçues. La plénière spéciale a été ponctuée par une conférence de presse au cours de laquelle Gérard Larcher a parlé de l’autonomisation financière de la politique de décentralisation pour qu’elle ne soit pas un leurre: «Les élus locaux doivent être protégés contre les abus des services de sécurité dans l’’exercice de leur fonction tout en respectant leur statut».
Enfin, le vendredi 29 mars, Gérard Larcher a déposé une gerbe de fleurs au square De Gaulle, à Bacongo, avant de visiter l’Institut français du Congo (IFC) et la route de la Corniche, section Case De Gaulle jusqu’au pont du Djoué. Sans oublier l’aménagement des quartiers Bacongo et Makélékélé, grâce à l’appui financier de l’Agence française de développement (AFD). Le clou de la mission du président du sénat français à Brazzaville a été marqué par l’audience accordée par le président de la République Denis Sassou Nguesso.

Pascal BIOZI KIMINOU