Natif du district de Kimongo (département du Niari), Frédérick Baoua, dit «Bipoli», une des figures de proue de la musique de la capitale de l’or vert, est décédé le 21 février 2024, des suites d’un arrêt cardiaque à l’hôpital général de Dolisie. Agé de 64 ans, il a été inhumé au cimetière public de Manganzi, le samedi 3 mars dernier devant ses collègues, fans, amis et connaissances, très affligés.
C’est dans les années 79-80 que Frédérick Baoua, âgé d’à peine 16 ans, est attiré par la manière de chanter d’Athanase Nkaya «Mathos Mwana-Mukamba» du célèbre orchestre Super Boboto de Brazzaville (SBB). L’adolescent décide de marcher dans le sillage de ce dernier.
Artiste-né, Frédérick intègre l’orchestre amateur Baka-Forme, du président Auguste Matoubouana «Pams», aux côtés des virtuoses Jean Didier Ngoma «Imprésario Adada», Love, Didier Nzaba «Nzoulaza», Basile Moulady «Fofana Moulady», Loussoueke «Chequedan».
Bon chanteur et danseur, Bipoli brille de mille feux.
En 1981, Angelou Chevauchet, à l’état civil Florent Mboungou, chef de l’orchestre Bawadié, attiré par son talent hors pair, l’enrôle au sein de son groupe.
La nouvelle recrue forme, avec Bongo Profeta et Angelou Chevauchet, un trio incomparable de la chanson à Dolisie, rivalisant ainsi avec les orchestres comme Super Comirail de Makabana, Sitou wa mfila de Nkayi et Nasimina.
Que des foules à leurs répétitions et concerts! Le public adulé attribue au bar-dancing Niari Club (T80), le sobriquet de «Bipoli», à l’image du légendaire chanteur de l’ensemble musical Viva la Musica de l’ex-Zaïre, aujourd’hui (RDC), au moment où l’orchestre de la police Bala-Bala, de passage à Dolisie, se produisait.
Ce passionné de musique était devenu tellement populaire que sa renommée avait dépassé les frontières du Niari.
Bipoli a chanté dans les bars les plus attractifs de l’époque à Dolisie: ‘’Grand hôtel’’, ‘’Neuf tôles’’, ‘’Pavillon Bleu’’, ‘’Cercle culturel’’, ‘’Buffet de la gare’’, ‘’Café Rio’’, ‘’Niari club’’, ‘’Bikoukous’’, ‘’Pénépéné na Nzambé’’, ‘’Maquinaloka Barthélemy’’, ‘’Didas, ‘’Petit Faignond’’…La liste n’est pas exhaustive.
Après la dislocation de l’orchestre Bawadié, Bipoli, qui a consacré sa vie à la musique, intègre l’orchestre Niari-Music, jusqu’à sa mort.
Célibataire, il laisse à la pospérité quatre enfants.
Dans l’une de nos causeries à Dolisie, Bipoli nous avait confié qu’il préparait en solo un album, dont le thème central portait sur la moralisation de la jeunesse. Dommage que ce rêve soit brisé avant sa matérialisation!
Dieu a donné; Dieu a repris.
Adieu l’artiste!

Equateur Denis NGUIMBI