Alors que le Parquet de Kinshasa avait arrêté la thèse du suicide, pour la mort de l’opposant Chérubin Okende, une nouvelle plainte «contre inconnus» a été déposée le 15 avril dernier par la famille du défunt, décédé en juillet 2023 en République démocratique du Congo. La famille conteste la thèse du suicide avancée par le Parquet, d’après son avocat Laurent Onyemba.
Avocat de la famille, Me Laurent Onyemba a indiqué qu’«il y a l’avènement d’éléments nouveaux qui décrivent, à la différence de ceux qui étaient dans la conclusion du Parquet, les circonstances de la mort de Monsieur Chérubin Okende». C’est dans cette perspective que la famille de l’ex-ministre, député et opposant, a jugé utile de déposer une nouvelle plainte «contre inconnus», lundi 15 avril 2024 à Kinshasa.
Sa famille conteste la thèse du suicide avancée par le Parquet. Elle affirme disposer de nouvelles preuves après qu’un autre ancien ministre et député du camp au pouvoir, Modero Nsimba, a évoqué le contexte de l’assassinat et les auteurs. Celui-ci est jugé depuis mars dernier pour ces propos. Mais la famille Okende estime que la justice doit prendre en considération ses affirmations. «Nous venons encore une fois mettre la justice de notre pays devant ses responsabilités», affirme-t-elle.
Les propos du député Modero Nsimba confortent l’argument de l’avocat Laurent Onyemba, qui soutient: «Donc, nous ne pouvons pas éternellement nourrir la thèse de faux bruits alors que les personnes citées dans des versions qui sont, du reste, cohérentes ne sont pas interpellées».
Maître Onyemba insiste: «Nous venons encore une fois mettre la justice de notre pays devant ses responsabilités, pour qu’au-delà de faux bruits, elle puisse s’intéresser aux personnes qui sont citées pour permettre de réparer un tant soit peu la douleur de cette famille, qui ne verra plus jamais un grand dignitaire, un homme d’Etat, assassiné dans des circonstances indescriptibles. Si suicide il y a eu, la famille pense qu’il s’agirait d’un suicide assisté».
A rappeler que l’ancien ministre du Tourisme, Modero Nsimba, fait face à un procès en procédure de flagrance. Arrêté samedi 16 mars 2024, il avait comparu le 21 mars devant la Cour de cassation de Kinshasa. Son arrestation fait suite à la diffusion d’un audio controversé sur les réseaux sociaux.

Gaule D’AMBERT