Le premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), Pascal Tsaty-Mabiala, a animé une conférence de presse le 12 avril dernier sur les données du recensement général de la population et de l’habitation (RGPH-5) qui, selon lui, présente des écarts significatifs des chiffres, par rapport au recensement de 2007 et aux estimations du Gouvernement de 2018. Il a mis en évidence l’absence de débats de fond à l’Assemblée nationale sur les questions sensibles. Et a «dénoncé les propos partisans mâtinés de militantisme rétrograde du président de l’Assemblée nationale».

Le RGPH-5 a suscité un débat houleux et une chaude empoignade entre le président de l’Assemblée nationale, le Premier ministre et le premier secrétaire de l’UPADS au cours de la dernière séance de questions orales au Gouvernement.
Pascal Tsaty-Mabiala avait fait état de sa préoccupation en ce qui concerne le contexte, le processus et la crédibilité des résultats publiés, selon le chef de file de l’opposition dans la quasi indifférence des médias qui ont été très peu sollicités. «Il n’a été organisé pour cet évènement majeur de notre pays, ni reportage, ni tribune en vue d’expliquer les évolutions démographiques dans notre pays département par département», a-t-il décrié, mettant en doute la capacité des agents recenseurs à «couvrir tout l’espace géographique en un temps si bref et à disposer des statistiques globales et sectorielles fiables et indiscutables».
«Ceci pose effectivement un problème de crédibilité que j’ai cru nécessaire d’évoquer au cours de la séance plénière de l’Assemblée nationale et à cette conférence de presse avec documents statistiques à l’appui de notre raisonnement», a-t-il fait soutenu.
Le premier secrétaire de l’UPADS est revenu sur certains propos, selon lui, «vexatoires» du président de l’Assemblée nationale à son endroit sous «le motif de ne pas respecter les dispositions du règlement intérieur en matière de limitation du temps de parole. Ayant siégé à l’Assemblée nationale depuis 1992, ma modeste expérience a été faite de plusieurs législatures pour avoir travaillé avec différents présidents de l’Assemblée nationale. Des 4 présidents qui ont dirigé notre institution parlementaire, depuis l’ouverture du pays à l’ère démocratique c’est-à-dire depuis 1992, André Mouelé, André Milongo et Justin Koumba ont été indiscutablement de grands hommes d’État d’autant qu’ils savaient faire la différence entre l’institution parlementaire dont ils avaient la charge de diriger en toute impartialité et leurs partis politiques respectifs», a dénoncé Pascal Tsaty-Mabiala.
Pour lui, seul Isidore Mvouba s’«illustre par une volonté récurrente de frustrer le débat et l’action parlementaire, parfois allant jusqu’au procès d’intention à l’égard des députés qui ne sont pas de son bord politique», a-t-il dit.
Il a indiqué que ces accusations n’étaient que l’alibi pour l’empêcher de s’exprimer sereinement et d’aller au fond du débat.
A rappeler qu’au cours de cette séance, le premier secrétaire de l’UPADS s’était vu couper le micro pour dépassement du temps de parole. «Et combien en a pris le Premier ministre? Près d’une heure, sans être interrompu. Et lui-même, le président de l’Assemblée, est-il si respectueux du règlement intérieur qu’il le prétend? Si oui, alors peut-il nous dire en quoi les dispositions du titre V du règlement intérieur sont-elles rigoureusement et régulièrement appliquées?», s’est-il interrogé.
Et d’enfoncer le clou: «Après la clôture de l’exercice budgétaire, le Président dépose un rapport sur l’exécution du budget de l’Assemblée nationale lors de la session ordinaire du 1er février. Dans les quinze jours suivant le dépôt de ce rapport, l’Assemblée nationale désigne une commission de cinq membres. Les membres du bureau de l’Assemblée nationale ne peuvent faire partie de cette commission. La commission apure les comptes de l’Assemblée nationale. Elle dépose à son tour un rapport sur ses opérations dans un délai tel que l’Assemblée nationale soit saisie en même temps que le projet de loi portant règlement définitif de l’exercice en cause».
Par ailleurs, «comment peut-on traiter avec désinvolture un député, chef de fil de l’opposition de rebelle et de colporteur de fausses nouvelles, lui dont l’apport dans l’apaisement de la vie politique nationale ne peut être nié, et qui par esprit républicain a souvent contribué à faire voter des lois sensibles touchant à la souveraineté nationale que l’opposition, à raison, aurait pu rejeter. De-même, de quelles fausses informations le Premier ministre parle-t-il, si ce ne sont que des chiffres officiels de son Gouvernement, contenus dans une publication officielle, préfacée par le Président de la République et mises à la disposition du public, intitulée «Investir dans les 12 départements du Congo», fussent-elles des estimations? Alors, les propagateurs de ces fausses informations dont parle le Premier ministre, sont donc les experts du ministère du Plan et de la statistique», a-t-il attaqué.
Pour rétablir son honneur écorné, selon lui, par les propos «outrageants» du Premier ministre et du Président de l’Assemblée nationale, Pascal Tsaty-Mabiala pense avoir dit sa part de vérité sur le débat engagé lors de cette séance de questions orales au

Gouvernement.
KAUD