Après avoir été installé administrateur paroissial de Sainte Thérèse de l’enfant Jésus et de la Sainte face de Ngambio, par l’abbé Vincent Massengo vicaire général de Brazzaville, l’abbé Ander Emmanuel Ketiketi Loukouzi, prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville, nous a accordé une interview exclusive dans laquelle il aborde les défis qui sont les siens. «L’un des défis, c’est d’abord de ramener les chrétiens dans la concession paroissiale, qu’ils viennent pour écouter la Parole de Dieu, pour faire l’adoration au Saint Sacrement, réciter le chapelet, la coura animarum, le soin des âmes.», a-t-il déclaré dans l’interview ci-après que nous publions en intégralité.

*Vous avez été installés administrateur paroissial à Sainte Thérèse de Ngambio, il y a quelques semaines. Qu’est-ce que cela avait représenté pour vous?
**C’était un grand événement, une joie, une action de grâces, mais aussi un grand service. La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Nous voici, pour travailler dans la vigne du Seigneur. C’est un grand moment où il faut se concentrer pour mener une bonne pastorale.

*Voulez-vous revenir sur cette messe d’installation? Qui avait présidé? Quelles ont été les grandes lignes de l’homélie?
**La messe avait été présidée par l’actuel vicaire général (N.d.l.r : l’abbé Vincent Massengo). Il est venu comme un père pour évangéliser, pour présenter à la communauté paroissiale le nouveau pasteur qui est appelé à conduire les brebis. Il a insisté sur le rôle du pasteur, à être proche de ses brebis, être proche de ses paroissiens, travailler en synodalité pour la bonne marche de la communauté paroissiale. Le pasteur, c’est celui-là qui écoute, c’est celui-là qui accompagne, qui propose et ensemble avec la communauté paroissiale, nous menons l’action liturgique et religieuse.

*Quels ont été les concélébrants au cours de cette messe?
**Nous étions entourés de l’abbé Fridin Poyi, actuel vicaire de la paroisse Saint Jean Marie Vianney de Mouleké, l’abbé Charel Tina Mantsotso, curé de la paroisse Saint Marc d’Odziba, l’abbé Emmanuel Marie Mbongolo, vicaire paroissial.

*Vous avez dû présenter un mot de circonstance au cours de cette messe, quelle en a été la quintessence?
**J’ai béni le Seigneur qui est le Maître de la vie et des circonstances. J’ai béni l’archevêque de Brazzaville pour la confiance pour conduire cette portion du peuple de Dieu. Nous avons besoin de la confiance, la confiance qui a été donnée à ma modeste personne. Et j’ai réaffirmé que je ne le mérite pas, comme disait Saint Jean Paul II lors de ses visites, que c’est la grâce de Dieu, c’est la Providence qui doit nous conduire, et nous ne sommes que des instruments. Je suis là pour faire l’œuvre du Seigneur. Avec mes forces, je ne peux pas, je compte sur la Providence Divine qu’elle continue à conduire son serviteur que je suis.

*Aussitôt installé comme administrateur paroissial, quels sont les défis qui sont les vôtres?
**Ma paroisse se situe dans une villégiature. Elle est d’abord enclavée. Ensuite, la chrétienté n’est pas grande à cause des ensablements du quartier. Il y a eu des paroissiens qui ont perdu des maisons à cause des érosions, des grandes pluies torrentielles. L’un des défis, c’est d’abord de ramener les chrétiens dans la concession paroissiale, qu’ils viennent pour écouter la Parole de Dieu, pour faire l’adoration au Saint Sacrement, réciter le chapelet, la coura animarum, le soin des âmes. Ensuite, la construction de l’église. Nous avons une église que nous sommes en train de construire. Nous avons déjà commencé à construire une église de huit cents places assises. C’est un grand défi. Les paroissiens ont besoin de prier dans de bonnes conditions. Ils ont besoin d’une église pour se protéger contre les intempéries, pour se rassembler, pour ne pas se disperser et prier dans des conditions normales. Après la construction de l’église, nous entrevoyons construire un dispensaire. Nous sommes enclavés. Lorsqu’un enfant a le palu, il faut courir à près de trois kilomètres pour sortir sur le goudron. Nous avons besoin d’un dispensaire pour administrer les premiers soins. Lorsqu’un enfant souffre du palu, dès le départ, le dispensaire est capable de calmer la fièvre, avant d’aller dans les grands centres de la place. Donc, ce sont les défis que nous avons. Nous avons aussi un autre défi, il faut réaménager l’école. Nous avons une école paroissiale, je dirai «rustique», nous avons besoin d’un système d’enseignement de qualité qui s’adapte à l’évolution actuelle où les enfants vont recevoir une éducation adaptée à la modernité. Et ça, ce sont les défis que nous avons. En un mot: l’église, l’hôpital et l’école. Nous avons aussi un autre défi, nous avons déjà commencé d’ailleurs: mettre en place un centre de métiers. Vous conviendrez avec moi que nous sommes dans un quartier rempli d’insécurité. Plusieurs jeunes sont désœuvrés et se livrent à des phénomènes qu’on appelle par: «Bébés noirs», «Kuluna». Ces jeunes ont besoin d’intégration. Nous avons mis en place un centre de métiers, où ces derniers sont initiés à la maçonnerie, à la plomberie, à l’électricité, l’informatique et à la mécanique. Question de les intégrer, pour qu’ils aient un métier, du pain, du travail, comme disait Saint Jean Bosco. Du pain, du travail, nous en avons besoin pour les jeunes, pour former de bons chrétiens, d’honnêtes citoyens.

*Auriez-vous un message à l’endroit des lecteurs?
**J’aimerais d’abord présenter mes vœux à tous les lecteurs de La Semaine Africaine. Le message, c’est un message d’accompagnement spirituel. Et l’accompagnement aussi physique de la communauté paroissiale. Et s’il y a des lecteurs qui sont intéressés et qui peuvent venir en aide pour appuyer la concrétisation et la réalisation de tous les projets que nous avons, ils sont les bienvenus pour le bien de l’Eglise, pour la gloire de Dieu, pour l’annonce de l’évangile.

*Et en guise de conclusion à notre entretien?
**Je voudrais vous remercier d’avoir effectué le déplacement jusqu’à ce lieu, cette montagne de prière que nous appelons la paroisse Sainte Thérèse de l’enfant Jésus et de la Sainte Face de Ngambio. Merci pour votre magnanimité. Merci pour votre reconnaissance à mon égard et à l’égard de la communauté paroissiale. Priez pour nous, priez pour tous les projets que nous avons et que la Providence de Dieu puisse continuer à agir dans nos vies, dans nos communautés chrétiennes.

Propos recueillis par
Gislain Wilfrid BOUMBA