Les rives du fleuve Congo ont tremblé à l’aube du dimanche dernier. Comme aux temps de jadis, un commando a pris d’assaut des objectifs spécifiques à Kinshasa, semant la panique chez nos voisins. Et comme d’habitude, lorsque le tourbillon souffle à Kinshasa ou à Brazzaville, les dégâts n’ont pas été limités par notre fleuve commun.
Un blessé hospitalisé chez nous, quatre morts à déplorer chez les gendarmes et policiers de RDC: on peut dire que le bilan aurait pu être lourd. D’autant que, si la détermination que semblaient montrer les assaillants nostalgiques du ”Nouveau Zaïre” avait été nourrie d’un véritable plan de conquête, la région serait largement endeuillée à l’heure qu’il est.
Que dire? En l’absence de réelles certitudes sur cette situation, nous en sommes réduits à rouler les poncifs. Depuis cinq mois, Kinshasa est toujours en attente d’un Gouvernement en bonne et due forme, et d’un démarrage effectif du second mandat du Président Tshisekedi. Dans cette attente, rien ne se fera tout seul, notamment pas les défis colossaux que le pays doit relever d’urgence et qui attendent depuis au moins vingt ans.
L’attaque de dimanche dernier, tentative de coup d’Etat ou tour de chauffe d’une rébellion qui vient s’ajouter à celles qui pullulent à l’est, souligne que même au plan sécuritaire, la RDC n’a rien réglé de ses problèmes. Et que ces problèmes nous concernent tous.

Albert S. MIÀNZOUKOUTA