Les assises du dialogue intergénérationnel décentralisé du département de Brazzaville se sont tenues du 8 au 9 juin dernier au Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, sous le thème: «L’écosystème national, face à l’implémentation des projets et initiatives: emploi, auto emploi, insertion». En présence du coordinateur général de «Po na Ekolo, Samu na Bwala», Digne Elvis Tsalissan; Alain Akouala Atipault; Mme Bélinda Ayessa, directeur générale du Mémorial; Nicole Oba, directeur de l’Agence nationale de l’Artisanat; Marc Alain Mantot, président du comité d’organisation des dialogues intergénérationnels décentralisés, ainsi que des acteurs de l’écosystème entrepreneurial en République du Congo qui ont apporté leur assistance et expertise aux jeunes.

Forum participatif interactif, ce dialogue a rassemblé les adultes et les jeunes venus de tous les arrondissements de Brazzaville pour échanger et débattre avec les décideurs de la sphère publique et privée ainsi que les modèles de réussite et d’accompagnement socioprofessionnels.
Sur initiative de « Po na Ekolo , Samu na Bwala », ce dialogue intergénérationnel décentralisé poursuit l’objectif de créer un cadre interactif entre tous les acteurs de l’écosystème entrepreneurial en République du Congo et trois catégories de jeunes: ceux qui ont les idées pour monter un projet; ceux qui ont des projets et qui sont en quête d’un accompagnement et ceux qui sont déjà dans l’entrepreneuriat et qui ont besoin de bénéficier de l’expérience des modèles de réussite.
Pour Marc Alain Mantot, la situation préoccupante de la jeunesse congolaise impose un sursaut patriotique qui devrait motiver chacun des citoyens dans un élan de solidarité nationale.
Ce dialogue, a-t-il dit, «se veut donc une passerelle entre les aspirations les plus profondes des jeunes et les opportunités qui leur sont offertes par l’écosystème que l’Etat met à leur disposition pour s’accomplir sur le plan professionnel».
C’est pourquoi, «prélude à l’ouverture de ce dialogue, un appel à projet a été lancé le 6 juin dernier afin de recueillir les idées d’affaires et d’aider à les formaliser», a dit le président du comité d’organisation.
Il a dit aussi que pour «Pona na Ekolo», sa démarche était claire: co-construire avec les jeunes un idéal professionnel qui fera leur essor.
Mme Bélinda Ayessa a souhaité que ce dialogue conduise concrètement à la création d’initiatives communes sur les intérêts partagés: partage d’expériences, de connaissances et des compétences entre les participantes et les participants de générations différentes.

«Apprendre aux jeunes très tôt, ce que nous avons appris très tard»

C’est par cette exhortation que Digne Elvis Tsalissan a débuté son allocution. Pour lui, il incombe aux adultes responsables de tendre la main aux jeunes et de créer les conditions propices à leur épanouissement et à leur évolution. «Eh bien! Nous s’y sommes», a-t-il assuré.
Pour lui, la solution aux problèmes des jeunes, c’est l’entrepreneuriat. «La Fonction publique ne pourra pas seule régler le problème du chômage des jeunes», a-t-il rappelé.
Digne Elvis Tsalissan a reconnu que la problématique de la violence urbaine et juvénile, nous met tous en insécurité. «La pauvreté autour de nous, nous rend plus pauvre si nous ne trouvons pas de solutions pour ces jeunes. Demain, ce sont eux qui constitueront une menace non seulement pour nous, mais aussi pour nos enfants», a-t-il averti.
En cette année de la jeunesse, a-t-il rappelé, «les jeunes ont besoin d’être formés et mis dans le processus d’incubation mais au-delà, ils ont besoin que leurs projets soient financés. Beaucoup de discours, c’est bien; mettez aussi de l’argent, c’est mieux», a-t-il plaidé, tout en réitérant son appel à la responsabilité sociétale des entreprises.
«Quand vous gagnez de l’argent, pensez aussi à mettre un peu dans le financement des projets des jeunes», a ajouté le coordonnateur général de «Po na Ekolo, Samu na Bwala».

Cyr Armel
YABBAT-NGO