L’Observatoire congolais des droits des consommateurs (O2CD) a tenu un point de presse, vendredi 7 juin 2024 à son siège de Brazzaville, sur le rapport sur l’impact des coupures d’eau et d’électricité dans la ville de Brazzaville. C’est Mermans Babounga Ngondo, secrétaire exécutif de cette organisation, qui l’a animé. Le rapport épingle les coupures intempestives dans la desserte en eau et en électricité à Brazzaville, afin d’alerter les pouvoirs publics pour des solutions concrètes.

Ce rapport montre l’impact de ces coupures intempestives dans la desserte en eau et en électricité sur les très petites entreprises, les ménages et les administrations publiques. Il a également analysé les revenus moyens annuels de deux entreprises: Energie électrique du Congo (E2C) et La congolaise des eaux (LCDE) et les défis liés à l’entretien de leurs réseaux.
Le conférencier a précisé que «les raisons évoquées très souvent portent sur la défectuosité des réseaux. Pourtant, les deux entreprises possèdent des moyens pour les entretenir».Le rapport a fait ressortir que depuis 2023, Brazzaville vit une situation particulière dans la desserte en eau et en électricité, période marquée par des coupures régulières dans tous les quartiers. Ces coupures occasionnent des dépenses supplémentaires auprès des différents consommateurs, notamment les très petites entreprises, intervenant dans le secteur informel, les ménages et les administrations publiques. Face à ces coupures, le Gouvernement et le Parlement, y compris les consommateurs, ont interpellé plusieurs fois ces deux sociétés. Malheureusement, les difficultés demeurent. C’est ainsi que l’O2CD a décidé de réaliser une évaluation de l’impact de ces coupures dans la période du 15 au 24 mai 2024. Treize branches d’activités ont été identifiées subissant des pertes par manque d’eau et d’électricité. Certaines branches ne disposent pas des solutions aux coupures. A ce titre, il intervient automatiquement un arrêt d’activité par manque de générateur à cause de l’absence des ressources financières pour acquérir un groupe électrogène. Selon l’évaluation, la durée moyenne des coupures d’électricité varie de 5 h à trois jours.
Pour l’eau, c’est de 48 h à 6 mois. Malheureusement, les factures sont toujours éditées et distribuées. Pourtant, la direction générale de l’unique entreprise congolaise de distribution d’eau a reconnu avoir un portefeuille de 114.110 abonnés actifs payant régulièrement leur consommation. Cela prouve qu’au cours de l’année 2023, la société a dû encaisser plus de 8 milliards de Fcfa en moyenne. La production d’eau peut être assurée régulièrement. Au niveau de l’entreprise de l’électricité, au regard de son chiffre du rapport annuel de 2023, l’opérateur a un portefeuille client de plus de 300 mille abonnées. Avec la moyenne de 200 mille abonnés, l’entreprise a encaissé 18 milliards de Fcfa.
Au regard des défaillances de ces deux sociétés, l’O2CD a formulé une série de recommandations. Le constat a montré que les coupures dans la desserte en électricité et en eau perturbent la gestion des provisions et des équipements électroménagers des ménages d’un côté, et impactent la survie et la croissance des entreprises de l’autre, particulièrement les très petites entreprises. Les activités des consommateurs sont affectées négativement et la réputation du pays aussi. Ainsi, l’O2CD demande, entre autres, au Gouvernement de réaliser un audit financier des deux sociétés pour les exercices 2019, 2020, 2021,2022 et 2023. Aux deux sociétés, il est demandé, entre autres, de réaliser les investissements sollicités dans le rapport sur l’état des services de l’eau potable au Congo et en électricité. Aux consommateurs, il est demandé, entre autres, de laisser prendre en charge aux deux sociétés toutes les dépenses d’avaries des installations ou des vols de ces installations.

Philippe BANZ

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