Les pluies qui s’abattent dans le pays depuis des mois causent d’énormes dégâts matériels dans plusieurs localités. Les eaux en furie inondent les quartiers et les villages, entraînant l’effondrement de nombreuses habitations. Des familles entières se retrouvent sinistrées pour cause de ces inondations. Pour tenter d’apporter une réponse à cette situation, le Gouvernement a organisé une réunion technique le mercredi 3 janvier dernier au Ministère de la Justice, entre la ministre Irène Marie Cécile Mboukou-Kimbatsa Goma et les missions diplomatiques accréditées au Congo et les représentants des agences du système des Nations Unies. Pour solliciter leurs appuis multiformes, tout en suscitant un élan de solidarité nationale.

Il s’est agi de faire le point de la situation humanitaire occasionnée par les inondations dans les départements de Brazzaville, de Pointe-Noire, du Kouilou, du Niari, de la Likouala, la Sangha, la Cuvette et les Plateaux, afin d’envisager un plan d’intervention humanitaire.
Mme Irène Mboukou-Kimbatsa a peint le tableau du sinistre. «Ces inondations touchent près de 361 villages et 36 quartiers des principales agglomérations du pays. A cela, il faut ajouter d’autres agglomérations et villages qui ne sont pas encore recensés. Les données des évaluations provisoires font état de 61.842 ménages, soit 320.891 personnes sinistrées. Ces chiffres évoluent tous les jours. Nous déplorons 17 morts et 6 disparus. La superficie totale des terres inondées est de 346.000 hectares et près de 2.292 hectares de terres cultivables qui sont sous les eaux. Ces effectifs ne prennent pas en compte les données de Brazzaville, du Kouilou et une partie de Pointe-Noire. Plusieurs plantations sont inondées et détruites», a indiqué la ministre.

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Mme Irène Marie Cécile
Mboukou-Kimbatsa Goma

Elle a fait savoir que deux sites d’hébergement de fortune ont été spontanément érigés par les populations à Makotipoko et à Liranga centre, tout comme le déplacement des populations vers le village Bolobo, en RDC.
Les populations qui subissent le lourd de la pluviométrie attendent du Gouvernement une assistance multiforme d’urgence dans les secteurs de l’alimentation, de l’hygiène et assainissement, des intrants de pêche, de l’abri, des kits aratoires, des kits de construction, des kits de relèvement composés des produits pharmaceutiques et des articles ménagers. «J’ai voulu m’entretenir avec vous pour vous communiquer les quelques besoins, que nous avions, et s’il y a des partenaires qui aimeraient faire le déplacement avec nous», a précisé Irène Marie Cécile Mboukou-Kimbatsa Goma.
La ministre a également sollicité un appui logistique, en termes de bateaux pour atteindre les localités inaccessibles par véhicules. «Le bateau ville de Brazzaville est bloqué à Bétou. Pour cela, nous allons faire recours à la RDC pour voir s’il y a un bateau avec les mêmes capacités sinon plus pour que nous nous puissions faire le chargement des localités qui sont sur le fleuve Congo. Nous avons besoin des pirogues et des véhicules. Aux partenaires de regarder qui peut faire quoi et apporter quoi dans cette situation. Si nous pouvons obtenir de vous les apports, cela ne pourra que nous aider», a-t-elle signifié.
Et d’ajouter: «Ce que nous avons fait l’année dernière n’a rien de commun avec cette année. L’être humain est en danger. Ça fait des jours qu’ils ont les pieds dans l’eau. L’urgence, c’est d’aller au secours de ces populations».
A l’issue de la discussion, les partenaires ont exprimé leur volonté d’activer les mécanismes d’appui au Gouvernement, tout comme l’ambassade des Etats-Unis.
Les catastrophes naturelles sont devenues à l’échelle mondiale une véritable calamité, accentuée par les phénomènes extrêmes induits par les changements climatiques, tels que les pluies diluviennes, les ouragans, les tsunamis, qui sont à l’origine d’innombrables pertes aussi bien matérielles qu’en vies humaines.
Le défi consiste à renforcer les capacités de résilience des communautés face à ces phénomènes devant lesquels elles se trouvent souvent démunies, en dotant le pays de tout le dispositif institutionnel et légal nécessaire pour la gestion des risques de catastrophes.
En réponse à l’appel à la solidarité lancé par Mme Irène Marie Cécile Mboukou-Kimbatsa Goma, les représentants des agences du système des Nations-Unies ont rencontré la ministre des Affaires sociales, de la solidarité et de l’action humanitaire le 4 janvier dernier pour s’approprier du plan d’assistance humanitaire urgente conçu par le Gouvernement, afin de mieux définir leurs contributions au profit des populations victimes des inondations.
«C’est un bon point de départ pour nous, en tant que système des Nations-Unies. Nous serons aux côtés du Gouvernement», a déclaré Chris Mburu, coordonnateur résident des agences du système des Nations-Unies.
Dans la même lancée, la société Induco a réagi positivement le 6 janvier 2024, en faisant un don de non vivres.
Reçue en audience le 8 janvier, la représentante de la Banque mondiale, Louise Pierre Mvono, a promis aider le Gouvernement dans les secteurs de la santé, l’éducation et l’alimentation.

Cyr Armel
YABBAT-NGO