Un événement heureux en fin d’après-midi du jeudi 16 novembre 2023 à la paroisse cathédrale Sacré-Cœur. Où, au cours d’une messe d’action de grâce, le Pr émérite Julien Lecas Atondi Monmondjo, ancien enseignant de la langue française à la Faculté des lettres de l’Université Marien Ngouabi et chroniqueur à ses heures au journal ‘’La Semaine Africaine’’, a fêté son 80e anniversaire de naissance.

La messe a été présidée par l’archevêque émérite Victor Abagna Mossa, d’Owando, et concélébrée par les abbés Bienvenu Kimbengui et Francky Kitilou, respectivement curé et vicaire de la paroisse cathédrale Sacré-cœur de Brazzaville. Elle a été chantée par la chorale Père Paul Ondia dirigée par le Pr André Patient Bokiba. Parents, amis et connaissances entouraient l’heureux octogénaire pour célébrer avec lui, a dit le président de la célébration eucharistique, «le sacrifice de la croix, ce sacrifice qui nous sauve».
«Nous sommes heureux, cher frère Julien, de t’entourer de nos prières, en ce jour où tu fêtes tes 80 ans. Dieu soit loué. Avec toi, amis et familles, nous disons notre merci à Dieu pour ce jour anniversaire», a introduit Mgr Victor au début de son homélie. Et, reconnaissant que la vie de Julien «n’a certainement pas été sans épreuves», il l’a félicité et remercié pour son témoignage, car «les épreuves, les malheurs, les injustices et les divisions n’ont pas totalement vaincu ta foi en Jésus-Christ ». Il a conclu ainsi: «Julien, toi, l’homme fort, que Dieu te donne de travailler avec d’autres hommes forts, afin que les générations montantes apportent du renouveau à notre terre Congo et à l’Eglise de Jésus-Christ qui s’y est implantée».
«Merci de tout cœur de partager avec moi cette célébration eucharistique fêtant mon grand âge, 80 ans», a dit Julien Lecas en cette circonstance. «Je crois un moment avoir perdu complètement la foi. J’avais donc rompu les amarres avec l’Eglise», a avoué le jubilaire, pourtant ancien petit séminariste à Saint-Pie X de Makoua, dans la Cuvette, en provenance de Fort-Rousset (actuel Owando) qui l’a vu naître le 16 novembre 1940. «Mais, la foi, je l’ai retrouvée. J’ai eu de la chance», a-t-il affirmé, heureux de renouer avec le chapelet qui ne le quitte plus depuis, quotidiennement.
Parlant toujours de lui-même, avec «sincérité», Julien, comme aime à l’appeler l’évêque émérite d’Owando, a aussi évoqué les autres étapes de sa vie: estudiantine, jeune révolutionnaire enthousiaste, enseignant et prisonnier politique. «La dernière prison fut de 36 mois et 14 jours, en 1987, dans des conditions extrêmement dures à supporter», a-t-il précisé.
A la fin de la messe, un apéritif a été servi aux invité. L’occasion, pour le sénateur Gabriel Nzambila, de livrer son témoignage sur le Pr Atondi Monmondjo: «Avec Atondi, on était dans le marxisme-léninisme. Atondi est un chrétien et un militant. Aujourd’hui, les choses ont évolué. Tout est mouvement, tout est changement. Ce qu’il a dit à la messe, c’est un passé que nous avons tous vécu à l’époque du parti unique».

Philippe BANZ