Après la débâcle des Diables-Rouges le mardi 11 juin dernier à Agadir, où le Maroc les a laminés (0-6) en match comptant pour la quatrième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, les autorités sportives nationales vont à la chasse aux coupables. Alors qu’on l’accuse d’être lui-même à l’origine de l’humiliation des Diables-Rouges au Maroc, le ministère en charge des sports indexe plutôt les joueurs et l’entourage du staff technique comme seuls responsables de cette déculottée. De l’avis du conseiller juridique du ministre Hugues Ngouélondélé lors d’un point de presse organisé jeudi 12 juin, avec le sélectionneur national Isaac Ngata, la tutelle a répondu à toutes les exigences formulées par les joueurs et le staff technique des Diables-Rouges. «Tout le volet administratif et financier (stage et match lors de la journée FIFA, mission hors du pays pour l’entraîneur, frais de mission des joueurs et paiement de leurs arriérés de prime) a été bien accompli», a-t-il déclaré.
Pour le conseiller Séraphin Icka, les causes de cet énième camouflet du football congolais sont donc à rechercher du côté des joueurs, d’abord, et de certains membres du staff technique ensuite. Un staff technique pourtant nommé par le ministre – contre l’avis de la FECOFOOT présidée par Jean-Guy Blaise Mayolas. L’organe technique avait fini par l’accepter à contre-cœur.
Les joueurs sont coupables, aux yeux du ministère, de tentative de révolte et d’avoir un esprit «mercantile». A en croire Séraphin Icka, ils ont été manipulés de l’intérieur par ‘’des gens’’ (NDLR : certains membres du staff technique) qui auraient usé de «désinformation». Cela a eu un effet négatif sur leur moral.
Tirant les leçons de cette véritable berenzine, le conseiller du ministre a demandé à Isaac Ngata, mal entouré selon lui, de «revoir son staff, pléthorique (NDLR: 18 personnes) sans explications ni fonctions». Il a indiqué que dorénavant, le coach ne devra plus appeller que des joueurs «qui se donnent pour la République pour honorer le drapeau».
Toujours en attente d’une titularisation, Isaac Ngata a tenté d’expliquer le résultat catastrophique de ses poulains par, entre autres raisons, «l’impact psychologique du forfait du match précédent contre le Niger sur les joueurs, la supériorité des Marocains, la gestion émotionnelle pas à la hauteur». Il a exprimé ses regrets et présenté des excuses à ses compatriotes. Et pourtant, quelques jours plus tôt, il affichait avec assurance son ambition grandiose de ne pas être ridicule face au demi-finaliste de la dernière Coupe du monde.
Quant à la FECOFOOT, sa voix est inaudible. Son représentant attendu au point de presse a choisi la politique de la chaise vide. L’instance dirigeante du football congolais se considérerait-elle «exclue» de la gestion des Diables-Rouges? C’est à expliquer.
Franck SOUAPIBOU
