La première édition de la procession mariale à Brazzaville a vécu. Elle a drainé des milliers de foules dimanche 13 août 2023, qui ont marché avec piété dans les rues de la capitale. Chant à la bouche, chapelet et cierge à la main, les pèlerins chrétiens catholiques et autres, ont prié pour la paix et l’unité au Congo par l’intercession de la Vierge Marie. Initiée par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque de Brazzaville, la marche mariale s’est tenue deux jours avant la fête du 15 août, jour où l’on célèbre l’Assomption de la Vierge Marie, qui marque l’accession du Congo à l’indépendance, en 1960.

La marche mariale avait pour thème: «Par Marie, tous frères et sœurs pour la gloire de Dieu». Elle a connu deux points de départ: la paroisse Notre-Dame des Victoires de Ouenzé pour la zone nord et la paroisse Notre-Dame du Rosaire de Bacongo pour la zone sud. Mais, un même point de chute, la Place mariale de la cathédrale Sacré-Cœur. Le coup d’envoi a été donné simultanément. Tout le long du trajet, les pèlerins étaient encadrés par la Force publique qui balisait la voie. Elle a bénéficié de la collaboration des scouts.
Les pèlerins partis de Ouenzé étaient conduits par Mgr Bienvenu Manamika. Ils ont parcouru un circuit de 5,2 kilomètres. Ceux partis de Bacongo avaient à leur tête Mgr Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma, diocèse qui fait partie de la Province ecclésiastique du Centre (PEC), qui regroupe également l’archidiocèse de Brazzaville et le diocèse de Kinkala. Ils ont marché sur un itinéraire de 5,4 kilomètres.

... et Mgr Urbain Ngassongo donnant le coup d’envoi
… et Mgr Urbain Ngassongo donnant le coup d’envoi

Pendant la marche, les pèlerins vénéraient l’image de Jésus miséricordieux transportée sur un portrait géant et la Vierge Marie à travers sa statuette, deux symboles qui ont abondamment nourri leur élan de prière et de piété. Certains d’entre eux étaient vêtus de l’uniforme de l’événement et des tenues des mouvements d’apostolat et groupes de spiritualité, conformément aux consignes prescrites par les organisateurs. Les prêtres étaient pour la plupart en soutane blanche comme l’avait souhaité l’archevêque de Brazzaville, qui lui-même avait fait autant. Pareil pour l’évèque de Gamboma. Les religieuses qui n’arboraient pas la tenue de leur congrégation avaient elles aussi les insignes conçus pour l’occasion.
Dans les rangs des marcheurs on pouvait reconnaître plusieurs autorités du pays, dont Mme Arlette Soudan-Nonault, ministre de l’Environnement, du développement durable et du Bassin du Congo, qui a rejoint les pèlerins à hauteur de l’ex-école des Trois martyrs de la Révolution à Moungali, sur l’avenue portant le même nom. La ministre est une habituée de cet exercice spirituel auquel elle participait chaque année dans le diocèse de Dolisie où Mgr Manamika alors évêque du lieu, avait lancé l’initiative.

Les pèlerins arrivés à la Place mariale
Les pèlerins arrivés à la Place mariale

Arrivés à la Place mariale, les pèlerins ont retrouvé Mgr Javier Herrera Corona, nonce apostolique au Congo et au Gabon et Mgr Anatole Milandou, archevêque émérite de Brazzaville, qui ont tenu eux aussi à se joindre à ce moment de prière qui rend hommage à la mère de Jésus. Avant de renvoyer la foule, Mgr Bienvenu Manamika a dirigé la prière du chapelet à travers le mystère glorieux. Puis, il a réitéré l’essentiel de l’enseignement de l’Eglise pour la place prépondérante que chacun devrait accorder à celle grâce à qui le projet du salut s’est réalisé pour le genre humain.
L’archevêque de Brazzaville connu pour sa dévotion mariale a parlé du triomphe de la Vierge qui a mobilisé tant de foules. Il a exhorté le peuple de Dieu à contempler davantage le visage de la mère de l’humanité, et aussi à s’attacher à elle, car elle n’est pas une femme quelconque. A sa suite, tous ses confères évêques présents ont, à tour de rôle, étayé en peu de mots cet enseignement en vue de la place de choix que Marie devrait avoir dans nos vies. Les pèlerins ont reçu la bénédiction impartie par les quatre évêques.
Cette marche a été précédée d’un triduum de prière dans toutes les paroisses de l’archidiocèse du 10 au 12 août, durant lequel les chrétiens ont imploré le Seigneur pour une bonne préparation spirituelle de l’activité. Ce triduum animé par le Renouveau charismatique catholique était sous-tendu par des enseignements de l’archevêque de Brazzaville à la Place mariale de la cathédrale Sacré-Cœur.
La marche mariale est une vieille tradition en Amérique latine, qui traine toujours de nombreuses foules dans la dévotion à la Vierge Marie. Elle permet de prier pour la paix et l’unité, d’implorer Dieu par l’intercession de la Vierge Marie qui a accepté de collaborer au plan du salut. Au Congo, elle a été introduite par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou en 2014, lorsqu’il était évêque de Dolisie, son premier diocèse. Depuis, elle est devenue l’un des grands rendez-vous pastoraux annuels de ce diocèse érigé en 2013. Elle se tient toujours au mois de mai, en la fête de la Vierge auxiliatrice, patronne du diocèse. Cette année, elle était en sa huitième édition.
Dans l’archidiocèse de Brazzaville, la première édition de cette procession a permis de baliser la voie à la fête du 15 août, jour où le premier président l’abbé Fulbert Youlou avait consacré le Congo à la Vierge Marie, à l’occasion de l’indépendance du pays, il y a 63 ans. En autorisant sa tenue, les autorités du pays comprennent sans conteste le bien-fondé d’une telle activité qui contribue largement à apaiser le pays avant les festivités commémorant le jour de l’indépendance.
A rappeler que la marche s’est tenue conformément à l’autorisation délivrée le 2 août 2023 par le préfet de Brazzaville Pierre Cébert Ibocko-Onangha. Elle se déroulera désormais chaque année, au mois d’août.

Aristide Ghislain NGOUMA