Les médecins exerçant au Congo et ceux de la diaspora ont mis en place une organisation apolitique, laïque et républicaine qui se fonde sur les valeurs nationales, d’unité, de travail et de progrès pour être encore plus efficace au service des Congolais dans les secteurs publics et privés de la santé, appelée Association des médecins du Congo (AMC). L’assemblée constitutive de cette organisation a eu lieu à l’hôpital mère et enfant Blanche Gomes, à Brazzaville, le 11 juin 2023. Les travaux de cette première rencontre ont permis d’adopter des textes fondateurs, notamment les statuts et le règlement intérieur. Le but visé est de contribuer au développement socioprofessionnel des médecins du Congo.

Ces travaux ont été dirigés par le Pr Richard Roger U. Bileckot, inspecteur général de la santé et enseignant à la faculté des sciences de la santé de l’université Marien Ngouabi, en qualité du président préparatoire et élu par la suite président du bureau exécutif de l’organisation. Il a été assisté par le Dr Destin Lomina, doyen d’âge et du Dr Deutsch Mouyetou, le plus jeune médecin interne, évoluant à l’hôpital de Makélékélé.
L’assemblée générale constitutive de l’AMC s’est déroulée en présentiel pour les participants de Brazzaville et en virtuel pour ceux de Pointe-Noire et de la diaspora. L’ensemble des documents ont été validés avec amendements. La nouvelle organisation des médecins s’est fixée une série d’objectifs, dont agir pour l’épanouissement individuel et collectif des médecins; œuvrer pour la valorisation de la profession médicale; et participer à l’amélioration de l’état de santé des Congolais. Les grandes lignes du plan d’action et la mise en œuvre sont confiées à des commissions spécialisées sous la supervision du bureau exécutif. Les membres du bureau exécutif ont promis conduire l’organisation en garantissant la transparence des activités et la fluidité de la communication, ainsi que la redevabilité.
Le Pr Richard Roger U. Bileckot clôturant les travaux a donné les motivations et l’intérêt de la naissance de cette association. «Deux opportunités nous ont poussé à mettre en place cette organisation. La première, c’est l’environnement actuel, parce que la parole se libère, beaucoup de confrères se sont exprimés afin de mieux s’organiser. Deuxièmement, c’est l’environnement qui nous dit qu’au Congo, la santé c’est la première bataille. On ne peut être indiffèrent, lorsqu’un Etat dit nous mettons la santé comme première bataille. Il ne peut pas avoir un développement au Congo, si la population n’est pas en bonne santé», a-t-il dit.
L’inspecteur général de la santé veut agir dans le seul intérêt d’abord des congolais. «L’Etat ne peut pas tout faire. Il n’y a qu’un seul pays au monde qui s’occupe de la santé de la population sans le privé, c’est Cuba. Partout ailleurs, il y a le public et le privé. Une corporation doit pouvoir s’organiser. Nous sommes des médecins, nous ne voulons pas voir des Congolais mourir. Notre but, c’est mieux soigner les Congolais. On doit aussi voir les conditions de travail».

Philippe BANZ