Dans le cadre de ses traditionnels débats d’idées, la Fondation Niosi a débattu jeudi 13 avril 2023, à l’Institut français du Congo à Brazzaville, du thème : «Statistiques et développement endogène de l’Afrique centrale».

Il a été développé par Marcel Mbaloula, ingénieur statisticien, chargé de cours à l’Ecole supérieure de gestion et d’administration des entreprises (ESGAE), sous la modération du Pr Josué Ndamba, membre de la Fondation Niosi. Après les échanges, l’assistance a été édifiée sur l’importance de la statistique, un outil qui pourrait promouvoir un développement endogène dans la zone Afrique centrale. Au sein de la CEEAC, la Communauté des Etats de l’Afrique centrale, la stratégie de développement peut prendre appui sur la statistique, a affirmé le conférencier qui s’est appuyé sur les statistiques de la Banque mondiale, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de la Banque africaine de développement (BAD). Ces statistiques portent sur la population, la densité, le taux de pauvreté et l’indice de développement humain (IDH) pour mieux connaître le Produit intérieur brut (PIB). Avec les données sur la santé et l’éducation, ces données permettent d’apprécier la qualité de développement d’un pays.
En Afrique centrale, il y a des pays au faible taux démographique, comme le Congo (5millions), le Gabon (2 millions), la Guinée Equatoriale (1 million) et Sao Tomé et Principe (0 million). Ces pays sont fragiles pour se développer dans le contexte actuel, à cause de la population mince. Du point de vue de la densité, le Rwanda et le Burundi ont des faibles superficies, mais une population importante. Ces pays doivent concevoir d’autres politiques de développement dans la manière de gérer la nation, du fait que les densités sont très fortes. Le taux de pauvreté est montré par les indicateurs qui prouvent que la majorité des pays de la zone présente une situation de pauvreté avérée. La zone est dans une pauvreté endémique. La santé y est précaire.
L’école y dispense une éducation d’aliénation tournée vers des connaissances prenant appui sur les sociétés occidentales. Il manque une harmonie dans la société où une partie de la population vit dans des conditions de vie relativement acceptables et une autre partie se trouve dans la misère.
Ces caractéristiques montrent que la situation n’est pas viable en Afrique centrale. Ces différents éléments d’appréciation indiquent que les pays de la CEEAC sont dans le non-développement. Du point de vue économique, les pays de la zone sont dans une pénurie de production locale. Ils ont recours aux produits importés pour satisfaire leurs besoins et sont beaucoup dans une économie extravertie.
La stratégie de développement endogène s’articule autour de l’actualisation et de la mise en valeur de ce que l’on a, de ce que l’on est et de ce que l’on veut devenir, a dit le conférencier. Le développement endogène est une croissance économique endogène articulée autour du progrès de la société, c’est-à-dire en se préoccupant des besoins de la société. Il s’agit de mettre en œuvre le développement des dynamiques socio-économiques et culturelles existantes, a dit Marcel Mbaloula.
Un participant, Moutou Kango, économiste, enseignant à la faculté des sciences économiques de l’université MarienNgouabi, a donné son appréciation. «Ce débat a eu un caractère très très poignant, dans ce sens qu’il permet aux gens de mettre la main sur des concepts nouveaux, comme le monde évolue tellement vers des réalités nouvelles, il faudrait aussi s’engager dans des concepts aussi nouveaux que le développement endogène».

Ph. B.