L’Union Européenne (UE), représentée par son ambassadeur Raul Mateus Paula, le Programme alimentaire mondial (PAM), par son représentant Martin Bauer et le Gouvernement par Ingrid Olga Ghislaine Ebouka Babackas, ministre en Charge du Plan et de la statistique, ont signé jeudi 24 septembre 2020 à Brazzaville, un cadre de suivi tripartite pour la mise en œuvre du projet ‘’Pro Manioc’’ lancé au début du mois de septembre.

Le projet ‘’Pro Manioc’’, financé à hauteur de 1,5 million d’euros par l’UE, vise à renforcer la chaîne de valeur artisanale du manioc au Congo via une cinquantaine de groupements de producteurs du département de la Bouenza. Le cadre de suivi signé met en place plusieurs mécanismes solides de suivi de la mise en œuvre des activités, de l’atteinte des résultats et des indicateurs permettant de garantir l’efficience du projet pendant les deux années que durera le projet. Il repose sur un dialogue permanent entre les différentes parties prenantes ainsi que sur la collecte systématique des données pour suivre la mise en œuvre des activités et sur l’atteinte des résultats, tant sur le court, le moyen et long termes.
Son processus de suivi évaluation repose également sur une démarche participative. Les outils de collecte et d’analyse des données seront définis conjointement par l’équipe de gestion du projet et les 50 groupements d’artisans producteurs-transformateurs qui bénéficient du projet, tout comme par les autres bénéficiaires (artisans fabricant de machines pour la transformation du manioc) et parties prenantes (comme le ministère de l’Agriculture).
«La signature du cadre-tripartie constitue une étape clé pour assurer une réalisation efficace de l’action. La crise sanitaire a montré la fragilité des chaînes d’approvisionnement alimentaire au Congo, puisqu’on a pu observer une augmentation temporaire des prix allant jusqu’à 15%. D’où la nécessité de renforcer les chaînes de valeur agricole», a affirmé l’ambassadeur de l’UE. Avant de saluer le dynamisme et la diversité du partenariat entre l’UE et le Congo en soulignant l’immense valeur ajoutée de la coopération multilatérale qui met à contribution les expertises des différents partenaires au développement du Congo.
Selon Martin Bauer, «avec Pro Manioc nous visons à augmenter la production des produits du manioc de 50% en introduisant des nouveaux équipements, et à mieux faire connaître les produits au grand public.»
La ministre Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas a été satisfaite de «la prompte réaction de l’Union Européenne aux côtés du Congo dans la lutte contre la pandémie, et dans la mise en place rapide d’un protocole de suivi qui épouse parfaitement les préoccupations du Gouvernement dans l’amélioration de la performance de tout projet destiné aux populations dans une approche concertée avec les partenaires.»
Elle a précisé que «la partie qui finance et celle qui bénéficie ont tout intérêt à ce que les objectifs soient atteints. Ce dispositif de suivi-évaluation nous permettra de nous assurer que les bénéficiaires font exactement ce qui est prévu dans le cadre du projet.»
Le projet qui est une innovation, mettra un accent particulier sur la transformation du manioc en produits encore peu connus au Congo, comme le gari et l’attiéké. Le choix porté sur la Bouenza comme région pilote s’explique par son potentiel et son savoir-faire dans la production du manioc.
L’UE et le PAM comptent étendre, à l’avenir, ce projet à tous les départements du Congo.

Alain-Patrick MASSAMBA