En marge de la célébration des 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme célébrés le 10 décembre 2023, le Centre d’actions pour le développement (CAD) par la voix de son directeur exécutif, Trésor Chardon Nzila Kendet, a animé une conférence de presse le 8 décembre au Centre d’information des Nations Unies (CINU), à Brazzaville. A cette occasion, il a présenté le rapport annuel 2023 qui peint un tableau peu reluisant des droits humains au Congo.

Le rapport dévoile une dégradation de la situation. Il souligne que cette année, les violations des droits humains ont connu une augmentation comparativement à 2022 : 2098 cas de violation enregistrés en 2023, contre 500 cas l’année précédente. Au cours de sa conférence de presse, le directeur exécutif du CAD a interpellé les décideurs sur les mesures à prendre pour punir les auteurs des violations des droits de l’homme. En matière des droits humains, les textes juridiques existent, mais il a déploré une inadéquation dans la pratique.
Pour Nzila Kendet, il est inadmissible dans un Etat de droit de voir l’augmentation des violations des droits humains dans tous les secteurs. «Il ne suffit pas d’adopter des textes juridiques, il faut les approcher de la réalité. Le rapport a touché tout le pays. Par exemple, il est difficile de constater jusqu’à ce jour que la préfecture de Mouyondzi, dans la Bouenza, est confrontée, depuis longtemps, au problème d’eau. Nous venons de célébrer plus de 60 ans d’indépendance. Cela est un non-respect des droits humains», a-t-il déploré.
Le directeur exécutif du CAD a souligné que les Congolais sont lassés des discours politiques année après année. «Les conditions de détention sont très médiocres. Beaucoup d’abus décelés sont rapportés dans le rapport. Le pays a signé et ratifié de nombreux traités et conventions, par exemple la Convention de lutte contre la torture, la Convention sur la protection de l’enfant, la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples», a-t-il dit.
Pour sa part, Monica Ngalula, responsable du programme d’assistance aux victimes au CAD a déclaré: «Nous sollicitons des autorités et des partenaires qui appuient le Congo de tenir compte des recommandations formulées, par exemple la formation des agents de l’ordre, parce qu’ils commettent beaucoup de bavures».
Le CAD a saisi cette occasion pour inviter les citoyens à prendre conscience de leurs droits pour éviter certains abus. «A partir de 2024, le CAD va bénéficier des financements sur la torture pour accompagner les victimes des actes de torture», a annoncé Trésor Nzila.

Philippe BANZ