Les deux chambres du Parlement ont ouvert le 2 juin leur session ordinaire administrative: la sixième pour l’Assemblée nationale et la troisième pour le Sénat. Les travaux ont été présidés par Isidore Mvouba, président de la chambre basse, et Pierre Ngolo, président de la chambre haute, en présence du ministre d’Etat Pierre Mabiala, ministre des Affaires foncières et du domaine public, chargé des relations avec le Parlement.

A l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba a fait observer une minute de silence en mémoire du sénateur André Longuelé, l’une des figures de la classe syndicale et politique du pays, ancien maire de Poto-Poto et membre d’honneur du Parti congolais du travail (PCT).
Il est revenu sur sa visite officielle en République algérienne démocratique et populaire, à l’invitation de son homologue, Brahim Boughali, tout en saluant l’excellence des relations qui existent entre les peuples algériens et congolais d’une part et, entre les Présidents des deux pays, d’autre part.

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Pierre Ngolo

Cette visite s’est soldée par la signature d’un accord-cadre de coopération qui vise le renforcement de la coopération parlementaire entre les deux chambres; la promotion des échanges d’information sur les activités législatives; l’organisation des sessions conjointes et régulières de formation au profit des députés et des fonctionnaires des chambres respectives.
Le président de l’Assemblée nationale s’est réjoui de l’inscription au rôle de cette session des propositions de lois devant désormais régir les secteurs de la sécurité privée, de l’architecture et du contrôle des stupéfiants et autres substances en République du Congo, au moment où le pays fait face à la délinquance juvénile et au grand banditisme.
S’agissant de l’opération «Coup de poing», menée par les forces de police et la gendarmerie, Isidore Mvouba pense qu’il y a tout lieu d’éviter au moins deux écueils dans sa conduite. «Le premier serait de rendre l’opération éphémère, en trompe-l’œil et le second, de la révéler outrancière, avec des excès et des bavures de toute nature. Il faut donc que les unités opérationnelles de police et de gendarmerie s’engagent dans cette opération, en faisant preuve de professionnalisme pour mettre hors d’état de nuire la pègre qui écume nos quartiers, nos villes. Le disant, il s’agit d’atteindre le point d’équilibre entre l’ordre public et le désordre caractérisé ces derniers temps par des comportements criminels et barbares», a-t-il déclaré.
Au sujet de la question de la fourniture en eau et en électricité, il a relevé que «la population se désole face aux pénuries et aux délestages qui perdurent», a-t-il regretté, tout en invitant le Gouvernement et les gestionnaires des deux sociétés à faire montre de créativité, d’ingéniosité, pour soulager la population qui, selon lui, «gémit».

«Rien ne permet de soutenir qu’une portion de terre congolaise a été vendue»

Du côté du Sénat, Pierre Ngolo a décrit le contexte international marqué par les foyers de tension, notamment le conflit russo-ukrainien; au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique.
Pour lui, il est impératif pour le Congo de continuer de bâtir une économie résiliente et inclusive qui bénéficie à tous les citoyens. En matière sociale, a-t-il dit, «il est important et impératif que nous sachions apprécier le niveau réel de notre implication dans l’amélioration de notre système de santé et éducatif. Chaque citoyen doit avoir accès à des soins de qualité et à une éducation qui prépare les générations futures aux défis de leur temps. La sécurité et la justice demeurent au cœur de nos préoccupations. Notre exigence est la sécurité pour tous et partout; la justice pour tous».
Parlant de la fourniture en eau et en électricité, le Sénat a exhorté le Gouvernement à davantage d’engagements et d’initiatives en vue de créer de meilleures conditions de desserte. «Un effort est donc requis afin de trouver les solutions efficaces à cette problématique», a-t-il affirmé.
Sur la cession des terres aux Rwandais, Pierre Ngolo a rappelé que le Sénat a organisé le 25 mai dernier avec le Gouvernement, un grand débat sur les questions majeures de la société dont singulièrement celle de la vente des terres congolaises. «Au stade actuel de nos recherches, rien ne permet de soutenir qu’une portion de terres congolaises a été vendue», a soutenu le président du Sénat.
Ce faisant, le Sénat a demandé au Gouvernement de bien communiquer sur ce dossier en faisant une bonne exploitation des réflexions principalement. En outre, il a invité le Gouvernement à tenir ses engagements pris en faisant de l’organisation des trois sessions annuelles des Conseils départementaux et municipaux un point d’honneur.

Cyr Armel
YABBAT-NGO