L’ESGAE (Ecole supérieure de gestion et d’administration des entreprises), fondée en juin 1993 par le Pr Roger Armand Makany, et décrite non sans raison comme la ‘’grande école’’, souffle ses 30 bougies en ce mois de juin. Après moult difficultés rencontrées et obstacles surmontés. Plusieurs activités sont prévues dans cette perspective dont deux majeures: un colloque international sur le thème «Entreprendre, agir et se singulariser dans un monde et une Afrique en mutations» lancé le 25 mai et couplé à l’inauguration du bâtiment 5 abritant le cycle doctoral, la troisième composante du système LMD (Licence-Master-Doctorat).

La cérémonie de ce double évènement s’est déroulée dans la grande cour de l’ESGAE sous le patronage du Haut-commissaire à l’organisation des Etats généraux de l’éducation nationale, de la formation et de la recherche, Hellot Matson Mampouya, invité d’honneur, en présence du Pr Ange Antoine Abena, président de l’université Denis Sassou Nguesso, du maire de l’arrondissement 4, Moungali, de nombreux invités, des étudiants et devant un parterre de professeurs d’université venus des pays d’Afrique et de France pour le colloque.
Le colloque, une aubaine pour des programmes et projets d’étude
Le colloque international sur le thème: «Entreprendre, agir et se singulariser dans un monde et une Afrique en mutations» est une des manifestations marquant le 30e anniversaire de l’ESGAE. Des problématiques fondamentales inhérentes aux mutations dans le cadre d’entreprendre, d’agir et de se singulariser y ont été développées par des participants, des professeurs et doctorants, venus de France, du Cameroun, du Maroc, de la R.D. Congo, de la Côte d’ivoire, de Sao Tomé et Principe, du Burundi… D’autres sont intervenus par visio-conférence.
Sept sessions, sous-tendues par 30 communications ou thèmes, ont constitué, en dehors des tables-rondes, la charpente de ce colloque. On peut citer entre autres sessions: «L’Afrique face aux défis de la mondialisation», «Actions et résilience entrepreneuriales face aux crises et à un environnement turbulent», «Ecosystèmes et territoires à l’heure de la digitalisation et de la plateformisation des économies», «Economie circulaire, agriculture, territoire et développement des économies africaines»
Dans son mot introductif, le Pr Thierry Levy, président du comité scientifique, s’est réjoui du nombre de participants pour un véritable débat fécond, des analyses, des échanges d’idées et partant, pour une esquisse des programmes ou projets d’études. Pour le Pr. Roger Armand Makany, directeur général de l’ESGAE, «notre pays connaît des mutations avec la création des zones économiques spéciales, dont celle des Maloukou. Nous accompagner cette mutation qui va générer des emplois, car des entreprises y seront développées au bénéfice du pays. C’est tout l’intérêt de ce colloque dont le thème est : ’’Entreprendre, agir, et se singulariser dans un monde et une Afrique en mutations’’. Et, nous voulons que le système LMD soit complet ici pour que les étudiants apprennent sur place au lieu d’aller à l’étranger : c’est le sens de l’inauguration du bâtiment 5 de notre école».

Un nouveau bâtiment pour le cycle doctoral

Le nouveau bâtiment réunit toutes les conditions et confort propices aux travaux de recherche au niveau doctoral. Il est composé, selon l’architecte Anatole Dilou qui l’a conçu, de sept étages. Au rez-de-chaussée se trouve le bloc infirmerie comprenant une salle de réception, une salle des soins, le bureau du médecin, le local de la pharmacie et deux salles de toilettes; un bureau de travail, la porte de l’ascenseur, un local technique du réseau électricité, une cabine pour la surveillance et l’accès à l’escalier. Au 1er étage, un salon d’accueil, trois chambres de passage des professeurs visiteurs, 4 cabines de toilettes, une cuisine; au 2e, un bureau du directeur, une salle de travail de professeur, une chambre pour professeur visiteur, une cabine réseau internet, 5 cabines de toilettes; au 3e, une bibliothèque, 4 cabines de toilettes; au 4e, une salle des actes de 120 places, 4 cabines de toilettes et une mezzanine pour cabine technique sonorisation; au 5e, un palier de repos situé au-dessus du 4e où se trouve la salle de visio-conférence, au 6e, une terrasse à ciel ouvert protégée par un garde-fou, un espace pour panneaux indicateur ESGAE, un bureau de travail, avec vue panoramique de Brazzaville et au 7e étage, une terrasse à ciel ouvert protégé par un garde-fou, c’est l’espace pour les antennes de communication.
L’ESGAE a vu le jour en juin 1993, dans le paysage éducatif congolais. C’est un établissement privé d’enseignement supérieur qui a pour objet de «former de cadres citoyen de très haut niveau dans le domaine des sciences de gestion, d’informatique et de secrétariat», dispose l’article 4 de ses statuts. Ces filières de formation, estime son promoteur, ne sont pas définitives pour tenir compte de l’inadéquation formation-emploi sur le territoire national, mais aussi de l’environnement international. Toutefois, elles ont résisté à l’épreuve du temps. Stabilisées, elles ont été améliorées grâce au ‘’retour du vécu’’ et enrichies par la professionnalisation des enseignements, des étudiants et des enseignants. Elles concourent à la mission de l’ESGAE qui a renforcé sa position stratégique, en nouant aux niveaux national et international plusieurs partenariats. L’ESGAE s’est aussi insérée dans de nombreux réseaux traitant des questions liées à la formation dans un contexte socio-économique et politique en perpétuelle mutation.
Après l’obtention de son agrément définitif le 5 juillet 2017 dont l’arrêté fut signé par Bruno Jean Richard Itoua, ministre de l’Enseignement supérieur à l’époque, l’Ecole a connu un dynamisme qui a abouti à l’accréditation de ses diplômes au Programme de reconnaissance et équivalence de diplômes (PRED) du Conseil africain et malgache pour l’enseignement (CAMES) en novembre 2018.
L’an 30 de l’ESGAE est synonyme de mutations avec notamment l’ouverture du cycle doctoral. Il s’agit là d’une nouvelle configuration scientifique des actions et programmes à réaliser, lesquels seront fondés principalement sur la démarche projet et sur la confiance et l’attention désormais portées sur les initiatives de l’Ecole. La plénitude du système LMD, dans cette école, a vocation à susciter une nouvelle dynamique dans les interventions et activités de l’Ecole.
L’ESGAE est, au plan national, le premier établissement privé d’enseignement supérieur à obtenir l’agrément définitif du ministère de l’Enseignement supérieur, et le seul à avoir l’accréditation de ce ministère pour délivrer des Masters, tout comme de ses diplômes (BTSE, Licence, CESAE, Masters, Doctorat) au Programme de reconnaissance et équivalence de diplômes (PRED) du Conseil africain et malgache pour l’enseignement (CAMES).
Au plan international, depuis 2008, elle est classée parmi les mille meilleures écoles et universités du monde, selon l’Agence française de notation Eduniversal.
Si l’ESGAE, qui n’entend pas assister en spectatrice aux mutations en cours en Afrique et dans le pays, a tourné une fois pour toutes la page des incertitudes, en éprouvant des difficultés, en surmontant des obstacles et en relevant des défis en trente ans d’existence, alors le pire n’est pas sûr. L’ESGAE a une jambe au sud, une autre au nord grâce à ses nombreux partenariats tissés, et au centre, le cœur neuf des jeunes enseignants et professeurs rompus à la tâche. Rien ne devrait plus empêcher la grande école privée d’enseignement supérieur de continuer à marcher, à marcher vers des horizons lointains. On peut toujours rêver…Bon vent à l’Ecole trentenaire!

Viclaire MALONGA