Né le 2 juin 1938 à Léopoldville (actuel Kinshasa), celui que les fans appelaient affectueusement «Vieux Bruno», aurait eu 85 ans aujourd’hui, s’il n’était pas décédé le 8 décembre 2009 au CHU de Brazzaville, des suites d’une insuffisance rénale.

C’est comme batteur que Houla Bruno a commencé la musique dans l’orchestre Rock A Mambo, sur la rive gauche du Congo où se trouvaient déjà ses compatriotes Roitelet, Jean Serge Essous, Michel Boyimbanda, et Nino Malapet. Le célébrissime saxophoniste camerounais Manu Dibango (Emmanuel N’Djoke Dibango, à l’état civil), de passage à Brazzaville, attiré par sa manière de jouer du tam-tam, l’emmène à Douala pour faire partie de «Fiesta Tropical», son orchestre. C’est dans cette ville camerounaise que Houla Bruno a appris le maniement du saxo aux côtés de Manu Dibango, son nouveau patron. Avant d’aller se perfectionner en Afrique australe à Harare, au Zimbabwe.
De retour au Congo, en 1969, Houla intègre l’orchestre Sinza Kotoko de Ya Gaby, aux côtés de Pierre Moutouari, Gabriel Dianzolo, Kimbembe «Mouss», Arthur Nona. Mais pas pour longtemps! Samuel Pandzou, dit Auguste Fall, co-fondateur de l’orchestre Super Boboto de Brazzaville (SBB)qui venait d’être créé, en quête de saxophoniste, l’enrôle dans son ensemble. C’est dans le SBB que Houla Bruno a connu sa plus grande gloire musicale avec les virtueuses comme Michel Mienandi «Michou», Ange Linaud «Djendo», Loumandé Joseph «José Bados», Boniface Mazonza «Djony», Kibouilou Amédée, André Kinzonzi «Dusoleil», Passi-Jo, Athanase Nkaya «Mwana Mukamba», François Ngavouka «Ringo», Georges Soukoula, Jean Saïdou «Soul Makossa». La liste est loin d’être exhaustive.
Houla Bruno signe, aux éditions Boyokani, son tout premier titre phonographique intitulé «Zonga zonga Lodss». Avant que ne suivent d’autres compositions : «Maladie ya bolingo», «31 juillet», «Tolanda nzela», «Bombanda makasi naboyi»…
«Vieux Bruno» a presque fait le tour du monde avec le SBB.
Technicien en télécommunications, Bruno est recruté à l’ex-Office national des postes et télécommunications (ONPT) en 1978. Il monte avec ses pairs Nelly Okemba, Ignace Makirimbia, Braz Antonio, Gabriel Mienandi «Mutchactho», Pikou Roger, l’orchestre «Télé-musique embouteillage». L’artiste, très inspiré, largue «Kimbanda sida», le dernier titre de sa vie musicale. Cette chanson demeure d’actualité. Elle se joue et se danse encore lors des manifestations festives.
L’auteur de «Kimbanda sida» a fait valoir ses droits à la retraite en 1994.
Atteint d’une insuffisance rénale, malgré les multiples soins qu’il a reçus, il a quitté la terre des hommes le 8 décembre 2009, au CHU de Brazzaville. L’artiste a laissé à la postérité cinq enfants.

Equateur Denis NGUIMBI

(Extrait du livre «Mon amour pour le SBB»)
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