Dans le cadre de la mise en œuvre du projet «Sauvegarde des droits environnementaux et sociaux des populations face à l’exploitation minière illégale dans la réserve de biosphère de Dimonika dans le district de Mvouti , département du Kouilou», plusieurs activités ont été réalisés par l’Association pour le respect du droit des populations autochtones, du développement durable et du droit de l’homme (ARPA2DH), pour contribuer à la protection de l’environnement. La présentation des résultats réalisés et l’évaluation des incidents sur l’environnement ont fait l’objet d’une conférence de presse, lundi 16 octobre 2023 à Brazzaville.

La conférence de presse a été donnée par Cherotti Blanchard Mavoungou, président de l’ARPA2DH, en compagnie de certains responsables de quelques organisations de défense des droits de l’homme, notamment Franck Chardin Aubin Tchibinda, directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), Roger Francis Pambou, secrétaire général du Cercle des droits de l’homme et de développement (CDHD), Cryst – Belvy Dongui Ganga, coordonnateur du monitoring et programme du mouvement citoyen ‘’Ras-Le-Bol’’ et maître Bertrand Menier, coordonnateur de ce mouvement.
Les investigations menées ont prouvé que l’activité de l’exploitation minière cause une importante pollution des cours d’eau. Pendant la phase d’extraction et de traitement de l’or, le mercure est effectivement utilisé dans les sites par les exploitants miniers. Ces produits très toxiques remontent dans la chaîne alimentaire. Les rejets de mercure drainés dans les rivières contaminent les sols, polluent les eaux et les rendent impures à la consommation. L’activité d’orpaillage dans cette zone échappe au contrôle de l’Etat, posant de risques graves et non contrôlés pour l’environnement biophysique et humain. L’abandon des gisements épuisés, sans réhabilitation des sites, cause les excavations, le décapage, les érosions et les éboulements. Les tas de matériaux abandonnés, la stagnation des eaux, les restes des bidons d’huile de vidange et les trous béants de 2 à 7 mètres à ciel ouvert constituent un grand danger.
A travers ce projet, les femmes, les jeunes et les populations autochtones ont fait entendre leur voix sur la situation qui les préoccupent face à l’exploitation minière sur leurs terres. Au regard de ce constat et pour apporter des mesures correctives, l’association a formulé une série de recommandations. Au Gouvernement de faire un état des lieux de tous les exploitants miniers qui exercent dans cette zone, afin de maîtriser ceux qui opèrent dans la légalité et ceux que ne le sont pas; et d’annuler tous les permis miniers des compagnies qui exploitent sans au préalable mener des études d’impact environnemental et social. L’association demande aux compagnies minières de valoriser la main d’œuvre locale; et de respecter la Convention de Minamata sur le mercure, ratifiée par le Congo le 17 mai 2019. Enfin, aux partenaires financiers du pays, l’association demande d’exiger des compagnies minières la réalisation des études d’impact environnemental et social et leur validation avant l’octroi de tout crédit relatif à l’exploitation des ressources naturelles.
Le conférencier, concluant son propos, a rassuré: «Nous avons mis en place un système d’alerte au niveau des populations en les sensibilisant sur leurs droits».

Philippe BANZ