Une nouvelle organisation est née sous le ciel associatif congolais: la Fondation Revivre. C’est une organisation socioéconomique pour la revalorisation du retraité, pensionné ou non. Fruit de la volonté de ceux qui ont tant fait pour le pays, elle a tenu son assemblée générale constitutive le 31 mai 2023, au siège du GERIA, au Plateau des 15 ans à Brazzaville. Sous l’égide de Pierre-Michel Nguimbi, président exécutif du GERIA.

Y ont pris part des membres délégués et responsables des associations: CENAFARA, FCMAR, RGR, UDIR. Ils ont examiné et adopté, avec amendements, à cette réunion, les Statuts et Règlement intérieur de la Fondation. Après une relecture minutieuse. La lecture ayant été faite en amont dans les associations pour des raisons d’efficacité et d’économie de temps.
La Fondation Revivre est une association de solidarité active à but non lucratif. Elle est constituée par les personnes morales suivantes: CENAFARA, FCMAR, RGR, UDIR. D’utilité publique, elle a une vocation socioéconomique et a pour but d’œuvrer pour la revalorisation du retraité pensionné congolais; de redéployer, et de repositionner le capital humain que sont les retraités. «Prospecter, négocier et administrer les facilitations en faveur des retraités; susciter, mobiliser et matérialiser les assistances en faveur des retraités; stimuler, encourager et ménager les actions de maintien de santé des retraités; développer, disposer et animer les offres d’épanouissement des retraités; constituer, tenir et mobiliser le vivier des retraités; identifier, promouvoir et transférer l’expérience des retraités; renforcer, reconvertir et placer les compétences; conseiller, orienter et informer les retraités; rechercher, mobiliser et disposer des capitaux en faveur des retraités; prospecter, concevoir et disposer des opportunités d’affaire en faveur des retraités; promouvoir, financer et inciter l’entreprenariat; soutenir, assister et accompagner les investissements en faveur des retraités; susciter, encourager et promouvoir le rapprochement des retraités», sont, dispose l’article 9 de ses Statuts, les missions de la Fondation Revivre.
Les participants ont, en outre, procédé à l’élection des membres du conseil d’administration, du secrétariat exécutif, de la commission de contrôle, de suivi et d’évaluation de la Fondation. Pour le président élu du conseil d’administration, Alphonse Lebvoua, responsable du CNAFARA, «nous venons d’accoucher du bébé qui a fait l’objet de la convention signée. Sa croissance incombe à tous les membres pour qu’il fasse revivre les retraités autour du secrétariat général. Je remercie donc tous les participants aux travaux et souhaite plein succès à la Fondation».
Dénonçant l’état d’esprit qui s’installe dans le pays, ‘’retraités maltraités’’, les pratiques, les actions collectives ou individuelles des personnes à la retraite et partant, posant le problème du pouvoir (la gestion du politique), et soulignant l’impasse du ‘’privé’’ (vécu des retraités après la vie active), Pierre-Michel Nguimbi, président du GERIA, Think Tank qui a rendu possible la naissance de cette Fondation, s’est ainsi exprimé dans son mot introductif: «Pour ce qui concerne les retraités, nous avons été interpellés. Comment peut-on passer d’une position à une autre en faisant évoluer les mentalités?…Echanger dans un dialogue intergénérationnel entre ceux qui ont laissé la vie active pour la retraite et ceux qui sont encore actifs, après avoir accumuler un maximum de sagesse, de patience, de science et d’expérience, est une bénédiction. Mais, que faire pour que cette communauté de qualité que sont les retraités ne puisse pas disparaître? Il faut une organisation à titre collectif pour contribuer et faire avancer les choses dans le contexte où l’on se trouve. On va à la retraite mais la tête ne va pas à la retraite tant qu’on est encore valide…Nous devons faire nôtre ce rêve, cette utopie pour atteindre l’autonomie. Notre quête aujourd’hui est de capitaliser l’expérience qui est la nôtre pour atteindre cette autonomie. Et, l’élément sur lequel nous souhaitons apporter cette réforme est l’institutionnalisation de la journée nationale du retraité. Elle permettra de reconnaître le retraité comme un être qui a servi l’Etat, qui a de la compétence et qui peut accompagner le junior en tant que senior. Par ailleurs, un fonds de retraités, alimenté par ceux qui sont actifs et qui, demain, deviendront des retraités sera mis en place. La contribution, à cet effet, peut être étagée selon le bon vouloir des uns et des autres. Ce fonds peut atteindre une valeur par solidarité du Chef de l’Etat. L’objectif, ici, n’est pas l’argent en tant que tel mais que vous vous mettiez debout. Il faut sortir de la position du retraité maltraité. Nous sommes des retraités qu’on doit respecter et le respect se mérite». Un discours porté sur les raisons de cet engagement.
La Fondation Revivre, par le biais de nouvelles pratiques, entend affirmer un autre possible, construire d’autres modes d’être et d’agir en vue d’une vie plus épanouie et éveillée. En objectivant les discours en cours dans le pays, les pratiques qui n’épanouissent guère, elle pose finalement la question de l’ordre social, de ses normes et des rapports sociaux.
Capitaliser l’expérience des personnes à la retraite, mobiliser leurs connaissances, vivre avec, en s’engageant dans des activités salvatrices pour les retraités eux-mêmes et les générations à venir, dans le cadre de la transmission des valeurs et du savoir-faire auquel les nouvelles générations auront à apporter leur plus-value des connaissances modernes, en les bonifiant et en les performant s’annoncent être la démarche choisie par la Fondation Revivre pour un épanouissement de la personne retraitée. Une approche qui transgresse les certitudes collectives, discute les règles du jeu social, les pratiques établies et interroge les habitudes. C’est aussi une remise en question du vécu des retraités ‘’retraités maltraités’’ par un engagement autour de pratiques valorisantes susceptibles de forger un autre destin permettant aux personnes retraitées, hommes et femmes, d’accéder davantage aux nombreuses possibilités que leur offre la vie, pour vivre épanouies et éveillées.
Epousant pleinement ce rêve et croyant qu’il deviendra réalité, un membre a fait don d’un double terrain à la Fondation naissante.
Pour rappel, le GERIA (Groupe d’expertise sur les réformes institutionnelles en Afrique) n’est pas membre fondateur de la Fondation. Mais, il l’accompagne dans son processus de développement en tant que Think Thank.

Viclaire MALONGA