Du 10 au 11 novembre Paris a abrité la 6ème édition du Forum sur la paix. Une vingtaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement y ont pris part. Dans cet élan, il s’est aussi tenu une table ronde, faisant suite au Sommet pour un nouveau pacte financier mondial de juin, durant laquelle plusieurs Chefs d’États africains, dont celui du Ghana et du Sénégal, ont de nouveau appelé les pays occidentaux et les institutions internationales à prendre des engagements plus forts et plus fermes vis-à-vis du continent. Ces assises ont également permis aux participants de dialoguer, discuter, trouver de nouvelles formes de coopération, faire avancer des projets en faveur de la paix.
Pour le président ghanéen Nana Akufo-Addo, les pays africains se trouvent dans un dilemme. ’’Les nations du Nord leur demandent de ne pas exploiter leur pétrole, leur gaz, leurs énergies fossiles, pour protéger l’environnement, alors que les pays riches, eux, l’ont fait et continuent de le faire, entraînant le dérèglement climatique. Les pays africains, a-t-il dit, ont besoin de ressources, besoin de se développer…’’
La question cruciale, a-t-il poursuivi, ’’encore et toujours, c’est l’argent, l’accès à l’investissement’’. Il a plaidé pour une mobilisation du capital privé. «Il y a beaucoup plus d’argent là». De même, il a demandé un changement d’état d’esprit des pays du Nord, une nouvelle mentalité, pour combler le fossé entre populations vivant dans un super confort et celles dans une super pauvreté.
Macky Sall, le Président sénégalais, s’est appesanti sur un «changement de paradigme». Il a rappelé certaines avancées: la présence de l’Union africaine au G20, des réformes de la Banque mondiale et du FMI. Donc, ’’des progrès sont possibles”, a-t-il assuré.
En définitive, il a plaidé pour des réformes concrètes : que les institutions financières accordent des prêts plus longs, avec des taux d’intérêts plus bas, qu’on réforme aussi les crédits d’assurance trop élevés, et qu’on mette fin aux congés fiscaux abusifs, c’est-à-dire ces exonérations de taxes dont bénéficient certaines entreprises étrangères qui s’installent en Afrique. Bref, pour le président sénégalais, les Africains «ne demandent pas une révolution, mais une évolution».

Alain P. MASSAMBA