Deux rapports de suivi des investissements publics dans les secteurs de la santé et de l’éducation pour les exercices budgétaires de 2014 à 2019, ont été remis à Anatole Collinet Makosso, Premier ministre, chef du Gouvernement, par des organisations de la société civile (OSC). C’était vendredi 16 juin 2023 à la Primature, à Brazzaville, après leur mission d’enquête sur le suivi des investissements publics menée en 2021. Cette rencontre a permis aux responsables des OSC de rendre compte au chef du Gouvernement les résultats obtenus.

Ces rapports ont aussi fait l’objet d’un atelier de présentation et de dissémination, le même jour, pour une meilleure connaissance des résultats des rapports au grand public, sous la présidence de Jean Luc Okio, ministre délégué auprès du premier ministre, chargé de la réforme de l’Etat, en présence de Gervais Bouiti Viaudo, conseiller spécial du premier ministre, chargé de la gouvernance, du dialogue économique et de la lutte contre la corruption et Thomas Bandia, coordonnateur du projet des réformes intégrées du secteur public (PRISP). Les conclusions des rapports réalisés par cinq organisations nationales de la société civile ont révélé un constat triste. Près de 700 projets ont été scrutés, avec l’appui du PRISP, sous le financement de la Banque mondiale. Malheureusement, le pourcentage de réalisation a été faible, bien que les finances aient été mises à disposition. Certains projets n’existent que sur papier, d’autres ont connu un début de commencement et d’autres encore ne sont pas totalement achevés.
Le Gouvernement, par le biais du ministère du Plan, avait signé une convention avec cinq organisations de la société civile pour comprendre l’exécution des budgets alloués aux secteurs de la santé et de l’éducation. Après avoir reçu des équipements appropriés de la part du Premier ministre, les cinq OSC que sont la Fondation Niosi, l’Action évangélique pour la paix, la Commission justice et paix, le Forum des jeunes entreprises du Congo et l’Association des femmes juristes du Congo, se sont déployées dans tous les départements du pays en 2021, pour vérifier sur le terrain l’exécution réelle de l’ensemble de projets, en terme de construction et de réhabilitation, à base d’enquêtes. Au terme de la mission, les constats dégagés ont montré la faiblesse des taux d’exécution, des dépenses d’investissement ordonnancées, consacrés aux deux secteurs. L’analyse financière de ces études a révélé un contraste entre un grand nombre de projets ordonnancés et leur état d’avancement sur le terrain. Les observations de terrain faites par ces organisations de la société civile suppose un gaspillage de ressources se traduisant par l’existence de plusieurs projets. A ce titre, des recommandations ont été formulées pour améliorer la transparence et la redevabilité pour une bonne gouvernance.
A l’atelier, Mme Jocelyne Milandou Kanza, présidente de l’association des femmes juristes du Congo, point focal des organisations de la société civile, a donné le contexte de l’implication des OSC. «Le Gouvernement a, en date du 23 juin 2017, signé un accord de prêt de 40 millions de dollars américains avec la Banque mondiale pour mettre en place un projet de réformes intégrées du secteur public (PRISP). C’est dans ce contexte précis qu’en 2020 le Gouvernement, par le biais du ministère du Plan a désigné cinq organisations de la société civile, à travers un processus de sélection, pour servir d’identité indépendante de suivi budgétaire».
Thomas Bandia, coordonnateur du PRISP, a souligné que «la publication des rapports de suivi des investissements publics dans les secteurs de la santé et de l’éducation, réalisés par les organisations de la société civile, au titre des exercices budgétaires 2014-2019, est une occasion privilégiée de recueillir le regard externe de la gouvernance sur ces deux secteurs prioritaires».
Pour Jean Luc Okio, l’organisation de cet atelier de dissémination confirme l’engagement pris par le Gouvernement et la société civile de renforcer la transparence et la redevabilité dans la gestion des affaires publiques. Le programme d’action du Gouvernement fait de l’amélioration de la gouvernance sa 12e bataille. Dans ce cadre, il promeut l’approche participative et inclusive dans l’élaboration des politiques publiques, notamment en matière de gouvernance économique et financière.

Philippe BANZ