Il s’agit de deux pays dont la relation est ancienne, même si elle n’en donne pas toujours l’impression. Lundi dernier, l’ambassade d’Italie a célébré au Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, sa fête nationale. Elle a été l’occasion de rappeler les liens anciens qui remontent à la période d’avant l’indépendance du Congo, rendus plus solides encore par le choix stratégique de miser, à l’origine, sur les petits producteurs de pétrole africains et non sur les géants régnant alors sur le monde. AGIP, qui devait devenir ENI, fit le choix gagnant de ce petit pays.
Cela a été rappelé lors de la fête italienne lundi. Il a été souvent commenté le fait qu’entre le Congo et l’Italie règne une atmosphère particulière, comme si les deux pays n’avaient rien en commun. Plus d’un Congolais oublie que Pierre Savorgnan de Brazza (Pietro Savorgnan di Brazza’) agissait au nom de la France en prenant possession de notre territoire au 19è siècle, ses origines étaient bel et bien italiennes ! Tout comme, à Pointe-Noire, nous sommes nombreux à y avoir ignoré que le stade Franco Anselmi portait le nom d’un Italien.
Mais cette méconnaissance n’est pas que Congolaise. Plus d’un Italien ne saurait situer notre Congo sur une carte. A la faveur du doublon historique à nos portes, ils sont plus portés à nous confondre avec la Rd Congo (« le Congo Kinshasa ») plus connu. Cela n’empêche pas que ces relations tracées au passé, se tissent aujourd’hui pour le futur des deux Nations. L’épisode du GNL, le Gaz naturel liquéfié, le montre assez. Il ouvre de nouvelles perspectives économiques et même technologiques entre le Congo et l’Italie.
Dans un français qui s’est très nettement amélioré au fil des mois, l’Ambassadeur Enrico Nunziata l’a rappelé lundi au Mémorial. Tout comme il a souligné l’intuition d’un autre Enrico, Mattei, qui traça les sillons de la coopération avec l’Afrique jusqu’à y perdre la vie. Les symboles restent forts entre les deux pays. Et le futur se présente sous de belles perspectives, même pour les temps actuels où les énergies fossiles sont regardées avec méfiance. La coopération Italie-Congo se place sur les rails de la décarbonation et des énergies renouvelables, propres, pour ne pas rester nostalgiques de l’ordre ancien qui abîme la planète.

Albert S. MIANZOUKOUTA