Le 2 juin dernier, Chastel Mfoutou-Mapanguy, de nationalité congolaise, évoluant à la Fondation congolaise pour la recherche médicale (FCRM) a été l’heureux récipiendaire du ”Prix du jeune chercheur scientifique” pour ses travaux sur la génomique de SARS-COV2 à Yaoundé (Cameroun), lors de la 12ᵉ réunion du réseau Gabriel de la Fondation Mérieux. Soucieuse de mettre en lumière les jeunes congolais, la Fondation congolaise pour la recherche médicale nous a ouvert ses portes pour un échange avec le lauréat.

• Qui est Chastel Mfoutou Mapanguy?

**.Je suis un étudiant en thèse, en instance de soutenance, à la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université Marien Ngouabi. Je suis titulaire d’un Master en Biologie Cellulaire et Moléculaire obtenu dans la même université. Biologiste moléculaire de formation j’ai fait pratiquement tout mon parcours scolaire et académique en République du Congo. Depuis plus de 5 ans j’évolue aux côtés de l’imminente chercheure scientifique congolaise, la Professeure Francine Ntoumi. En dehors de mon parcours local, j’ai bénéficié de plusieurs formations à l’extérieur du Congo, notamment dans plusieurs pays d’Europe et d’Afrique, ce qui m’a permis d’atteindre un niveau compétitif dans mon domaine.

• Grace à la FCRM, vous avez été formé sur le séquençage génomique, notamment celui de SARS-COV2. Quel impact cette technique aura-t-elle dans la recherche biomoléculaire au Congo ?

**Aujourd’hui, grâce à cette formation, le séquençage est devenu une pratique courante des scientifiques congolais chez lesquels cette compétence a été restituée pour leur permettre de mieux comprendre et décoder l’information génétique en particulier des pathogènes en circulation dans le pays, en l’occurrence le SARS-CoV-2. A travers cette formation, l’outil de séquençage a été mis à la disposition de la communauté scientifique congolaise par la FCRM au sein de son Centre de Recherche sur les Maladies Infectieuses (CeRMI).Les chercheurs congolais ont actuellement un esprit ouvert pour poser des questions de recherche profondes sur la génomique qui peuvent trouver des réponses dans nos laboratoires locaux. Cette formation a permis effectivement aux autres jeunes scientifiques de briser les barrières dans leurs réflexions et de croire que nous pouvons faire des choses importantes étant sur place au Congo. Durant toutes ces années de pandémie COVID-19 nous étions le seul laboratoire au Congo à fournir la formation sur le séquençage de SARS-CoV-2 aux biologistes des autres laboratoires.

•Vous avez remporté le «prix du jeune chercheur scientifique». Quel est votre sentiment et avez-vous un mot à l’endroit de la FCRM ?
** Pour rappel, ce prix était une compétition acharnée dont plusieurs pays non seulement de l’Afrique mais aussi de l’Europe et de l’Amérique étaient mis en concurrence pour le remporter. Avoir le privilège de remporter «le prix du jeune chercheur scientifique» représente pour moi le résultat d’un travail scientifique efficace, c’est une immense fierté pour la reconnaissance de la valeur scientifique de mes travaux de recherche à l’échelle internationale. Atteindre un tel niveau de compétence scientifique nécessite un investissement multiforme pour une bonne orientation. Pour mon cas, pendant tous ces temps passés à ses côtés, la FCRM a mis à ma disposition toutes les ressources nécessaires pour pouvoir m’épanouir et être en mesure de concurrencer les autres jeunes chercheurs au niveau international. Cela prouve l’efficacité de l’encadrement que cette institution me fait bénéficier. Pour cette occasion je tiens à exprimer mes sincères remerciements à l’endroit de la Professeure Francine Ntoumi, Présidente Directrice Générale de la FCRM, pour la confiance et surtout pour la chance donnée à ma modeste personne de pouvoir bénéficier de cette formation qui représente sincèrement un immense investissement que je ne pourrai jamais ignorer de toute ma vie.

•Quels sont vos perspectives personnelles?
**J’ai toujours eu le plaisir de partager mes expériences et compétences aux autres apprenants. Personnellement j’aimerai approfondir mes connaissances dans le domaine de la génomique et de continuer à encadrer d’autres étudiants afin de pérenniser ces connaissances chèrement acquises. La FCRM représente une grande école de formation pour moi et, d’ailleurs, pour tous ceux qui y sont passés, même après ma thèse j’aurai toujours soif de cette formation qui ferra de moi, je le crois avec assurance, un leader scientifique congolais si la chance me sera une fois de plus accordé.