En séjour dans le Niari dans le cadre d’une mission humanitaire, la ministre des Affaires sociales, de la solidarité et de l’action humanitaire, Irène Marie Cécile Mboukou-Kimbatsa Goma, s’est rendue au centre de formation et de réinsertion socio-économique de Louvakou, à une trentaine de kilomètres de Dolisie. En séance de travail avec l’équipe mixte congolo-béninoise venue pour une mission de prospection et d’études du centre en vue de sa réhabilitation et de la relance de ses activités, Mme la ministre était entourée du sous-préfet de Louvakou; du Père Godfrey Nzamujo, directeur général du centre Songhaï au Bénin, et du coordonnateur du Projet d’appui à la réinsertion socioéconomique des groupes défavorisés (PARSEGD).

Réalisé sur le modèle Songhaï à Porto-Novo au Bénin, le centre de Louvakou qui s’étend sur 200 hectares, a démarré ses activités en février 2014. Il a pour objet la production, la formation et l’insertion des communautés et des jeunes. Et comprend trois structures: le volet formation et appui technique, le volet entreprise intégrée chargée de la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles, et enfin le volet insertion et animation sociale. Aujourd’hui, il est fermé.
Pour le sous-préfet, la présence de la ministre sur le site laisse penser que l’espoir renaît de voir ce grand grenier revivre et contribuer efficacement au développement du district et du département.
«Tel que se présente le capital environnemental extraordinaire du Congo, si on est pauvre, on doit aller en prison pour délit de pauvreté», a déclaré le Père Godfrey Nzamujo.
Il a indiqué que la pauvreté n’est pas seulement le manque d’argent, mais l’incapacité de voir les possibilités que Dieu nous a données et de créer les biens et services. «C’est pour changer la logique de la pauvreté que nous sommes venus ici. On a vu le site, il est extraordinaire. Songhaï n’est pas tellement une ferme, mais un projet de société. Les gens qui sortiront de ce site seront capables de produire de la richesse et l’emploi», a déclaré le directeur général du centre Songhaï au Bénin.
La ministre pense qu’il est scandaleux de voir ce centre et celui d’Otsendé devenir comme ils le sont aujourd’hui. «Apprendre aux vulnérables à travailler et à produire. C’est ce que nous attendons de l’expérience de Songhaï Bénin pour le Congo. Nous voulons intéresser les jeunes à comprendre que l’argent se travaille et nous avons l’argent là devant nous. Dieu nous a tout donné et a fait de nous aussi un peu des paresseux. Il faut qu’il nous donne cette envie d’aller plus loin. Merci de nous partager cette expérience. Nous aussi, avions une passion que nous voulons partager avec vous: celle de sortir les Congolais de la phase de paresse ou de somnolence. Ce centre a une vision que nous voulons réaliser avec vous», a affirmé Mme Irène Marie Cécile Mboukou-Kimbatsa Goma.
Elle a plaidé pour la sécurisation du site, en interpellant le sous-préfet sur le vol des machines et des câbles qui a eu lieu récemment au centre. «Est-ce qu’une plainte a été déposée ou est-ce que la force publique est-elle informée de ce qui s’est passé? Si cela n’est pas fait, c’est moi qui vais vous porter plainte. Les autorités militaires doivent me rendre compte de ce qui se fait déjà. Le Président de la République en a marre de faire et de refaire à chaque fois. Acheter les mêmes choses et refaire les mêmes choses, ce n’est pas acceptable», a-t-elle martelé.

Cyr Armel YABBAT-NGO