1943-2023, la basilique Sainte-Anne du Congo a accompli quatre vingts ans d’existence. Pour commémorer cet heureux événement, une messe ayant coïncidé avec le lancement de l’année jubilaire marquant les 80 ans de cette basilique a été célébrée dimanche 30 juillet 2023, dans ce monument octogénaire, témoin de l’histoire de l’évangélisation du Congo, de l’archidiocèse de Brazzaville et notamment du quartier Poto-Poto dans lequel a été érigé, à l’époque des missionnaires spiritains, ce bel édifice à l’honneur ayant un plan architectural symbolisant le croisement des cultures et conçu par un architecte protestant : Roger Lelièvre dit «Erel».
Présidée par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC), la messe a été concélébrée par Mgr Victor Abagna Mossa, archevêque métropolitain d’Owando, et par de nombreux prêtres dont les abbés Kelly Michaël Milongo Massengo, curé-recteur de la basilique Sainte-Anne, Bienvenu André Kimbengui, économe diocésain de Brazzaville, Alexis Tobangui, responsable du patrimoine diocésain, Mathieu Bakanina, directeur diocésain de Caritas, les membres de l’équipe presbytérale de Sainte-Anne du Congo et bien d’autres venus de divers horizons.
Plusieurs autorités civiles et militaires ont pris part à la messe animée par les deux chorales paroissiales en fusion : Les Piroguiers, Sœur Auxane et la Schola populaire paroissiale.
Dans la foule des participants figuraient des religieux, religieuses de diverses congrégations et des membres de la communauté paroissiale vêtus pour certains de l’uniforme paroissial et pour d’autres de l’uniforme distinctif de leur mouvement d’apostolat respectif, ainsi que M. Félix Malékat, centenaire, paroissien intrépide et légendaire qui avait encore vingt ans lorsque la basilique Sainte-Anne fut érigée.
Au début, l’archevêque de Brazzaville a circonscrit la raison d’être de cette célébration eucharistique.
C’est Lazare Mabona, vice-président du Conseil pastoral paroissial de Sainte-Anne, qui a prononcé le mot de bienvenue : « Nous nous rangeons derrière vous, pour vos orientations pour la réussite de cette année jubilaire. Père, nous restons à votre écoute.», a-t-il déclaré, s’adressant à l’archevêque.
Au cours de l’homélie, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a présenté l’historique de la basilique Sainte-Anne du Congo dont les travaux de construction furent lancés pendant que Félix Eboué fut encore gouverneur général de l’Afrique équatoriale française (AEF). Ces travaux se sont poursuivis sous le mandat de son successeur, André Bayardelle. Dans la foulée, l’archevêque a appelé à puiser dans la sagesse de Salomon, à un esprit synodal pour la réussite des actions à mener tout au long de cette année jubilaire. Il a félicité et réconforté les chrétiens de Sainte-Anne pour ce qui a été accompli jusqu’à la date de ce jour. Il les a encouragés à aller de l’avant lentement avec assurance sans se précipiter. «Organiser le chapelet quotidien, animé par les mouvements d’apostolat à la grotte ou à l’église, pour l’année jubilaire», a-t-il fait savoir, et a placé la célébration de ces 80 ans sous le signe du renouveau, dans la manière de travailler avec les deux conseils. De même, le pasteur de l’Eglise de Brazzaville a informé le peuple de Dieu réuni en cette heureuse et solennelle circonstance que la Première Dame, Mme Antoinette Sassou Nguesso, épouse du Président de la République, avait prévu participer à cette messe, mais une urgence de dernière heure l’avait retenue. Cependant, elle a été en union de cœur et de prière au cours de cette messe. Aussi, l’archevêque a salué l’implication personnelle de M. Denis Sassou Nguesso, Président de la République, dans la réhabilitation de cette basilique sérieusement détruite pendant les guerres ayant précédé la fin de la décennie 1990.
A signaler que plusieurs activités ont été organisées pour préparer les cœurs : campagne d’évangélisation dont la clôture a eu leu à Linzolo, concert de chants religieux des chorales, actions en faveur des plus démunis, etc.
Vers la fin de la messe qui a constitué la suite officielle du lancement de ce jubilé, le curé-recteur de la basilique Sainte-Anne du Congo a prononcé le mot de remerciements et a exprimé la joie de la communauté paroissiale de recevoir le pasteur de l’Eglise diocésaine de Brazzaville. Il a aussi annoncé le projet de construction de : « La cité Sainte-Anne », en guise de souvenir pour ces 80 ans, pouvant ainsi servir de repère aux générations futures, avant de déclarer close l’Année pastorale paroissiale 2022-2023.
Intervenant en dernier ressort, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a remercié l’archevêque d’Owando, les prêtres concélébrants, les distinguées autorités, les religieux, religieuses et tous les fidèles laïcs pour leur présence à cette solennelle messe. Tout en saluant l’implication de la communauté paroissiale de Sainte-Anne d’Auray, en France, lors de la réhabilitation de cette basilique, l’ordinaire de Brazzaville a aussi prôné une franche collaboration entre les laïcs et l’équipe presbytérale de Sainte-Anne du Congo. S’inspirant de l’exemple de Mgr Victor Abagna Mossa qui a confié la gestion des 70 ans du Petit séminaire Saint Pie X de Makoua aux laïcs, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a demandé au curé-recteur de Sainte-Anne de travailler en symbiose avec les laïcs afin d’aller lentement mais sûrement vers des lendemains meilleurs, cela pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des hommes.
Gislain Wilfrid BOUMBA
