Décédé le 10 août dernier à Brazzaville à l’âge de 77 ans, des suites d’une longue maladie, c’est le samedi 26 août que l’expérimenté et talentueux flûtiste-saxophoniste, auteur-compositeur et interprète, mais aussi secrétaire de l’orchestre Les Bantous de la capitale ‘’Bakolo mboka’’, Michel Ngoualali, a été conduit à sa dernière demeure. Il repose désormais pour l’éternité au cimetière privé La Grâce d’Etatolo. Peu avant, un ultime hommage lui a été rendu au domicile familial, de la rue Batékés à Poto-Poto, le troisième arrondissement de la capitale, par ses collègues, le monde musical, ainsi que les parents, amis et connaissances.

Cette cérémonie d’hommage,modeste, a été marquée par le dépôt de gerbes de fleurs, et ponctuée par l’interprétation des mélodies de l’orchestre Les Bantous de la capitale. Dans le répertoire, plusieurs chansons dont celles du disparu, au nombre desquelles ‘’Mondo’’, l’une des meilleures compositions du disparu dans Les Bantous, qui a connu un franc succès. Flûtiste-saxophoniste chevronné, Michel Ngoualali laisse des souvenirs inoubliables au sein de l’orchestre Les Bantous de la capitale, et dans l’orchestre African Fiesta Sukisa de Kinshasa, du docteur Nico (Kasanda Wa Mikalay).

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Michel Ngoualali (à gauche) avec ses collègues de l’orchestre African Fiesta Sukisa de Kinshasa

Venu de Kinshasa, Herman Bangui Bayo, journaliste-écrivain, expert de la rumba congolaise, a affirmé : «Calme et reservé, Michel Ngoualali a marqué la musique congolaise des années 60 avec son entrée dans l’orchestre African Fiesta Sukisa du docteur Nico. Et c’est lui qui a emmené la danse ‘’kiri kiri’’ à Kinshasa. Bon flûtiste-saxophoniste, et auteur-compositeur avec des chansons à succès comme: ‘’Limbisa Kanshita’’, sacrée meilleure chanson de la musique congolaise en 1968, ‘’Capacité ya bolingo’’ et ‘’Marinella».
Dans Les Bantous de la capitale, a-t-il relevé, ‘’il a sorti Mondo’’, et d’autres chansons. Après African Fiesta Sukisa, il fait partie de l’équipe de dissidents qui sont allés créer l’orchestre African Soul. En 1971, il est membre de l’orchestre GO Malebo du saxophoniste Samu Bakula Armando. Michel a marqué son passage à Kinshasa et bon nombre de mélomanes se souviennent de lui, car il a été dans la grande formation qui a marqué la rumba congolaise des années 60 et 70’’.
Vice-président et manager de l’orchestre Les Bantous de la capitale, Blanchard Ngakoudi, a pour sa part souligné: «Un artiste ne meurt jamais. Michel laisse des oeuvres excellentes depuis 1968, elles sont souvent jouées un peu partout, et certaines sont connues par les jeunes. Ce n’est qu’un aurevoir, il est parti, mais il nous lègue un héritage riche. C’est à nous d’en bénéficier, et surtout d’essayer de travailler dessus. Les nouvelles générations doivent les réediter ou les remixer pour le bien de notre culture», a-t-il souhaité.

Alain-Patrick
MASSAMBA