Un atelier en ligne pour l’élaboration de la stratégie commune envers les institutions financières internationales (IFI) pour pouvoir mieux influencer les mécanismes internationaux de restructuration de la dette a regroupé, le 4 septembre 2023, les plateformes dette et développement, organisations de la société civile, de quatre pays, que sont le Cameroun, le Congo Brazzaville, la Guinée Conakry et la République Démocratique du Congo (RDC). Cette rencontre virtuelle a permis aux quatre groupes d’échanger sur leurs expériences de travail sur les IFI, comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). La plateforme dette et développement Congo, avec ses points focaux disséminés dans l’ensemble du territoire (Pointe-Noire, Dolisie dans le Niari, la Cuvette, la Sangha et les Plateaux), sous la conduite de son coordonnateur national Samuel Nsikabaka, a participé aux débats.
Le but visé a été de répertorier les difficultés à entrer en contact avec certaines institutions financières internationales et les pouvoirs publics et comment améliorer les relations pour identifier les cibles de plaidoyer.

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Une vue des participants

Après avoir fait une cartographie des institutions financières internationales représentées dans chaque pays pour examiner leur mandat et leurs missions qu’elles réalisent, ces organisations de la société civile ont pu élaborer les outils de plaidoyer, les actions et les mécanismes de communications vers les IFI et les pouvoirs publics. La synthèse de la cartographie a favorisé l’adoption d’une stratégie et d’un mécanisme de suivi des recommandations formulées. Cela a constitué aussi une occasion pour analyser et apprécier les problèmes spécifiques au niveau national au regard des enquêtes menées au sujet de la dette.
Samuel Nsikabaka a souligné: «La situation de la dette dans nos pays est alarmante. Les engagements ne sont pas respectés par les Etats. Notre pays a subi une décision de la Banque mondiale sur la suspension des financements. La dette reste une question à regarder très attentivement et à suivre. La société civile n’a pas encore atteint la position que nous voulons avoir. Cette position, c’est une implication de la société civile, qui nous donnerait fraichement des informations sûres et être en capacité d’influer sur ou s’endetter à quel taux et pour quelle raison. Ces éléments, il faut les maîtriser».
Le coordonnateur national a ajouté: «Nous ne pouvons pas donner l’assurance aux formules de la dette, mais la chose que nous avons, c’est que nous sommes optimistes, notamment avec le passage du budget des moyens au budget programme et avec l’engagement de la société civile de devoir participer aux comités de pilotage des politiques de développement».

S’endetter n’est pas une mauvaise chose, a-t-il souligné, mais ce qui pose problème, c’est pourquoi on s’est endetté, le besoin qui a permis d’aller vers un endettement d’une part, et d’autre part, pour la mise en œuvre de ce don pour lequel on s’est endetté. «Si c’est bien fait de manière efficace, de cette façon on n’a pas une dette odieuse. Ce qu’il faut éviter, c’est s’endetter pour n’avoir pas réussi les projets pour lesquels on s’est endetté, il faut éviter cette dette».

Philippe BANZ