Dans la ville océane congolaise, depuis la fin des travaux de la municipalisation accélérée en 2004, la presque totalité des voies urbaines bitumées, en cette période de grande pluviométrie, se dégrade au jour le jour. Au vu et au su de toutes les autorités. Le visage que présentent aujourd’hui les voiries urbaines de Pointe-Noire, jadis appelée «Ponton-la-belle», n’est plus reluisant.

Se rendre d’un quartier à un autre de la ville est devenu un véritable casse-tête. Il faut perdre tout espoir d’arriver à temps à sa destination. Et pour cause: tout le système de transport est complètement perturbé: les véhicules et autres moyens de locomotion circulent à pas d’escargot. Partout, on observe passivement les nids de poule, des trous béants pouvant atteindre jusqu’à 45 centimètres de profondeur, les mares d’eau. Bon nombre de routes ont perdu leur asphalte. Sans que cela n’interpelle personne. De gros embouteillages se multiplient à longueur de journée. Un malheur ne venant jamais seul, les conducteurs de bus et de taxis véreux se frottent les mains. Ils pratiquent les «demi-terrains à outrance». Du coup, le prix de la course est fixé selon l’humeur du conducteur. A cette allure, si rien n’est fait pour réhabiliter ces voiries urbaines complètement dégradées, il est à craindre que la ville soit déclarée «ville morte».
Quelques citoyens ont délié leur langue. Nicole Bouka s’est dite inquiète: «Je suis une veuve avec trois enfants vivant au quartier Gambouissi. Je fais le ménage au centre-ville. Le lundi dernier, à cause du manque de bus, je suis arrivée une heure après au lieu de mon service. Malgré mes explications, le patron m’a infligé un blâme. Depuis ce jour-là, je me réveille à 4 heures pour me rendre au boulot avec tous les risques que j’encours. Si les routes étaient bonnes, et s’il y avait des bus en permanence, je ne vivrais pas cette situation».
Bobali Befula, taximan, s’interroge: «Le gouvernement a trop attendu pour faire le plaquage des voies. Il est responsable du calvaire que vit la population. Aujourd’hui, la réparation des voiries urbaines de Pointe-Noire exige des gros moyens financiers. A quand le début de l’exécution des travaux de la municipalisation accélérée dite additionnelle promise?»

Equateur Denis
NGUIMBI