Le phénomène de la violence prend des proportions inquiétantes au Congo. C’est dans ce contexte que l’ONG Viens et Vois (VV), en partenariat avec l’association Action des femmes aveugles pour le développement (AFD), a organisé du 14 au 15 juin dernier, à Pointe-Noire, un atelier de sensibilisation et de prévention de risques sur les violences basées sur le genre (VBG) à l’égard des parents, maris et tuteurs des femmes vivant avec handicap visuel.

Les cérémonies d’ouverture et de clôture étaient patronnées par Félicité Meno Diop Tchiloumbou, directrice départementale de la Promotion de la femme. Elle avait à ses côtés Urbain Koubali, représentant la directrice départementale des Affaires sociales, empêchée, Gaston Yomo, directeur départemental du Conseil consultatif des personnes handicapées, Thérèse Kamango, présidente de l’association Actions des femmes aveugles pour le développement, et Dieudonné Mbimi, représentant de la Mission évangélique braille.
Pendant deux jours, les 80 participants, dont 40 femmes aveugles et malvoyantes, ont été informées sur leur situation sociale. «Les femmes et les filles subissent quotidiennement le harcèlement sexuel, la violence physique et la violence psychologique dans leur famille, à l’école, au travail ou dans la rue. Les résultats de l’enquête menée en 2015 par le ministère en charge de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement révèle que sur 600 femmes enquêtées dans la capitale, 62% ont déclaré avoir été victimes de violences de toutes sortes. Par rapport à la typologie des violences, 83% étaient victimes de violences psychologiques, 31% de violences sexuelles, 26% de violences physiques et enfin 4% de violences économiques. Malgré les multiples ateliers organisés à l’égard des femmes à la suite de cette enquête, aucun de ces ateliers n’a pris en compte la situation des femmes non voyantes. Ainsi, à toutes ces femmes, la femme vivant en situation d’handicap visuel subit surtout des violences basées sur son handicap. Car, être handicapé signifie que c’est plus difficile de se défendre face à un agresseur. Etre aveugle signifie aussi être dépendant des autres pour son soutien et prise en charge pour exécuter certaines activités. Et les femmes aveugles ont considérablement moins de voies de sécurité et il est moins probable qu’elles dénoncent les cas de violence par peur de représailles. Aujourd’hui, la loi «Mouebara», récemment adoptée par le Parlement congolais, vient de donner, une fois de plus, un élan dans la protection des femmes contre les violences», a affirmé Félicité Meno Diop Tchiloumbou.
Plusieurs thématiques ont été développées par les experts du ministère de la Promotion de la femme et de l’AFAD: «Violences spécifiques dues au handicap»; «Conséquences des violences et prise en charge des victimes» ; «Cadre juridique et les services d’accompagnement psychologique et social»; «Prévention des violences», etc.
Au terme des travaux, les participants, visiblement satisfaits, ont promis de mettre en œuvre les enseignements reçus.

Equateur Denis NGUIMBI