Après une longue période d’immobilisme, les ministres en charge des Sports des pays membres de la région 3 du Conseil du sport de l’UA (Union africaine) ont souligné, à Brazzaville, la nécessité pour l’Afrique centrale de s’atteler à la reconstruction de sa politique sportive. Figée, la région 3 l’est dans toute l’acception du terme, contrairement aux autres qui animent régulièrement les activités dans leurs sphères de compétence. C’est pour la réveiller et la tirer de son hibernation que les ministres des sports ou leurs représentants présents dans la capitale congolaise ont tenu la première session ordinaire de leur Conseil, du 17 au 19 octobre 2023. Excepté le Gabon et Sao Tomé et Principe, absents, les autres pays sont convenus de redynamiser leur zone.
«La présente rencontre revêt un intérêt capital pour notre zone Afrique centrale, la région 3, car elle va nous permettre de rattraper notre retard par rapport aux autres régions et ainsi poser définitivement les jalons d’un développement harmonieux du sport en Afrique centrale, conformément aux principes définis par l’Union africaine». Ces paroles sont du ministre tchadien des sports et vice-président de la région 3, Patalet Geo. Parole d’un homme qui mesure l’immensité de la tâche à accomplir, dans une région frappée par l’immobilisme comme naguère sous le CSSA (Conseil supérieur du sport en Afrique) avant sa dissolution.
Selon les participants, «des résultats concrets et un programme de relance» ont marqué cette session. Sur le plan des institutions, par exemple, le Conseil des ministres a doté la région «des statuts». Il a pu être aussi mis sur pied un plan de travail 2023-2025 réaliste dans les domaines de la formation des cadres et de l’animation sportive au sein de la région. La date et le lieu de la 2e session ordinaire du Conseil des ministres ont été retenus, de même que la nécessité d’organiser régulièrement des Jeux et événements régionaux.
Sur un autre plan, il a été souligné avec regrets la place de plus en plus préoccupante que devrait occuper «l’enseignement d’EPS et de la pratique du sport scolaire et universitaire comme un facteur de la réussite scolaire et éducative, de citoyenneté active et de l’émergence des Etats et Gouvernements membres ».
Il se pose cependant la question des moyens dont peuvent disposer les Etats dans le domaine du sport. Dans une région 3 peu active, on se demande si les pays trouveront des occasions de brassage de leurs sportifs. Tenant compte des difficultés économiques et financières qu’ils traversent, le ministre congolais Hugues Ngouelondélé a donc sollicité l’appui de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) et de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale).
Notons que le Congo a pris en charge l’aménagement du siège de la Région 3 et le détachement d’un fonctionnaire, ”compétent et expérimenté”, qui assiste le secrétaire général par intérim de l’institution.

Guy-Saturnin
MAHOUNGOU