Dans le cadre de sa tournée nationale dénommée «Mbongui Tour», initiée pour être plus proche des populations, le président du parti Les Souverainistes, Dave Uphrem Mafoula, était à Kinkala, chef-lieu du département du Pool, le 3 septembre dernier. Dans cette première étape de sa tournée, il a fait face à la jeunesse. «Je viens vous écouter». L’accueil était chaleureux. La salle du Conseil départemental du Pool était archicomble. Le tout agrémenté par les groupes traditionnels.

«J’ai choisi de débuter ma tournée à Kinkala, parce que c’est proche de Brazzaville; c’est le chef-lieu du département du Pool, et parce que ce département est rempli d’histoire», a-t-il révélé.
Justifiant son engagement politique, le président des Souverainistes a soutenu: «Je suis devenu un homme politique, parce que l’histoire du pays m’a obligé de continuer un combat qui a été mené par les aînés. Parmi les Congolais qui ont influencé mon engagement en politique, il y a André Grénard Matsoua».

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Dave Uphrem Mafoula au centre

Si je viens vous voir, a-t-il poursuivi, «c’est parce que j’ai senti le besoin du changement dans le pays. Il y a énormément des choses qui nous inquiètent et le doute s’est installé», a déclaré Dave Uphrem Mafoula, s’adressant à l’assistance, visiblement attentive.
Pour le leader des Souverainistes un homme politique, pour être efficace, doit commencer par écouter son peuple. «Le Congo a un sérieux problème qui s’explique par le quotidien de chaque Congolais. Je pense que pour régler les problèmes d’un pays, il faut commencer par changer le process. Et, la meilleure façon de faire fonctionner un pays, c’est d’écouter le peuple. Je ne supporte plus cette façon de faire la politique où on est perché là-haut, on ne pense plus au peuple, ni l’écouter. Non! Le projet de société d’un homme politique doit être le reflet de ce que vit et veut le peuple. J’ai besoin de savoir vos préoccupations, vos craintes et vos attentes», a-t-il affirmé.
«Lorsqu’on veut prendre le chemin du changement, il faut oublier les choses qui nous anéantissent. Chacun de vous doit pardonner ce qui a été fait dans le département, ainsi que leurs acteurs. Nous devons le faire avec un cœur apaisé. Que les choses du passé ne nous bloquent pas; elles doivent plutôt nous permettre d’avancer. Il y a un monde meilleur à créer. Soyons capables de pardonner. N’ayez pas peur de parler. Je viens vous écouter», a-t-il exhorté.
Pris de courage, certains jeunes se sont exprimés à cœur ouvert et dans un langage de vérité pour dire leur ressenti. «C’est le chômage. Faute de soutien, après le baccalauréat, nous n’avons pas la chance d’aller poursuivre les études supérieures à Brazzaville», a déclaré un premier intervenant.
«Face à la précarité, que faisons-nous, nous les femmes? Nous courons derrière les conducteurs de taxis-motos, on nous livrant à eux, afin d’avoir de quoi acheter à manger. Nous sommes devenues des prostituées, parce que nous manquons de soutiens», a dit Mlle Aurore.
«Pensez à la jeunesse du Pool, nous avons beaucoup de difficultés. Nombreux d’entre nous ici, avions le baccalauréat. Nous ne savons pas où aller et quoi faire par manque de soutiens. Nous sommes perdus et exposés aux multiples tentations. Soutenez-nous! Nous souffrons. Ne partez pas pour de bon, revenez nous voir», a déclaré un autre.
«Si certains d’entre nous sont devenus des bandits, c’est parce qu’ils n’ont rien à faire. Ce sont les conditions qui parfois nous transforment. Donnez-nous du travail et vous verrez que tout ça va s’arrêter, parce que les jeunes qui seront occupés, n’auront plus la tête à ça. Nous avons des familles à nourrir et à soigner. Ne venez pas nous faire des promesses vaines, comme l’ont fait certains hommes politiques. Comprenez-nous», a enchaîné un autre intervenant.
Enfonçant le clou, un dernier a été plus direct. «Vous nous demandez d’oublier le passé, nous essayons de le faire, mais ces souvenirs reviennent toujours. Certaines personnes ont des moyens et veulent bien investir. Mais, ils ont peur qu’on vienne encore détruire leurs biens. On n’est pas libre dans le Pool. Nous voulons de la liberté et ne voulons plus être des victimes des hommes politiques».
En réponse à toutes ces préoccupations, le président des Souverainistes a tenu un langage d’apaisement et rassurant. «Je n’ai pas fait de promesses. Mon engagement en politique, c’est pour changer tout ça. Il y a simplement un problème de volonté et de priorité dans le pays. La priorité au Congo, c’est de nourrir les hommes politiques. Nous pouvons mieux faire les choses. Nous voulons des changements», a-t-il affirmé.
A noter qu’au cours de la rencontre, le président des Souverainistes a intronisé les 10 membres du comité départemental de son parti, dans le Pool. Il est dirigé par Audrey Nkodia.

KAUD