La Force publique a organisé le 31 décembre dernier au ministère de la Défense nationale, le réveillon d’armes 2023. C’était sous le patronage du Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, Chef suprême des armées, en présence du Premier ministre, Anatole Collinet Makosso.

Rendez-vous annuel, le réveillon d’armes rassemble les trois composantes de la Force publique (Forces armées congolaises, Police nationale et Gendarmerie nationale), autour du Président de la République, Chef de l’Etat, Chef suprême des armées.
Il vise principalement à faire la présentation du bilan des activités majeures, exécutées par la force publique tout au long de l’année. Il comporte également comme objectif, de recevoir les orientations du Président de la République, pour l’année à venir.
Pour le chef d’état-major général des FAC, le général de division Guy Blanchard Okoï, le réveillon d’armes est un rituel important qui clôture une année d’engagement du personnel de la force publique et d’effort du Gouvernement au service de la nation et de sa population.
Dans son discours bilan, il a fait part de l’affectation au ministère de la Défense nationale d’un terrain bâti du domaine public de l’Etat, en l’occurrence l’ex-site du village artisanal qui devrait abriter les installations d’une unité de confection textile pour la fourniture des effets d’habillement à la force publique, aux douanes congolaises et aux eaux et forêts, ainsi que l’Institut de haute étude maritime et fluviale.
Grâce à une stratégie renouvelée et un resserrement de la coopération entre les différents acteurs, a-t-il indiqué, «la délinquance en bandes organisées est en passe d’être maîtrisée à Brazzaville, à Pointe-Noire et dans les autres départements».
Guy Blanchard Okoï a réaffirmé la loyauté de la force publique et sa fidélité aux institutions de la République et au service de la nation. «Dans l’unité et la cohésion, elle est engagée à accomplir ses missions avec professionnalisme».
Il a remis au Président de la République, le cadeau de fin d’année, au nom de toutes les composantes de la force publique.
Prenant la parole, le Chef de l’Etat a rappelé que la Force publique à des missions permanentes qui devraient être accomplies avec efficacité. Pour 2024, il a retenu une seule orientation.
Sur un ton ferme, Denis Sassou-Nguesso est revenu sur les événements malheureux survenus au stade d’Ornano et qui ont, selon lui, «mis en évidence quelques défaillances liées à la discipline générale, au manque de rigueur dans l’exécution des directives données par diverses hiérarchies dans la mise en œuvre des directives données par la hiérarchie et même au non-respect de la hiérarchie».

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Guy Blanchard Okoï

Pour lui, la discipline est la force principale des armées. «Il a été aussi observé certains comportements déviants de la force publique dans le cadre de l’accomplissement des missions de contrôle sur les routes et même à travers les rues et avenues des grandes villes et qui sont décriés par la population», a-t-il dénoncé.
Il a fait savoir que la force publique ne peut pas établir une relation de confiance avec la population si les comportements déviants de certains agents ne sont pas définitivement éradiqués. «C’est à travers l’ordre, la rigueur et la discipline», a précisé le Chef de l’Etat.
S’agissant du recrutement, il a expliqué que l’incorporation dans la force publique est volontaire. «A la Gendarmerie comme à la Police, il faut passer un concours. Au niveau de l’armée, le recrutement devrait se faire dans l’extrême rigueur. Ne vous laissez pas prendre par tous les comportements de la société à travers les passe-droits. Il n’y a pas de passe-droits. En 2024, nous allons nous appuyer sur le recrutement rigoureux des volontaires dans l’armée et sur les jeunes qui auront été déclarés admis au concours de la gendarmerie et de la police».
Le Chef de l’Etat a insisté sur la formation de ces jeunes, tout en respectant les fondamentaux dans les centres d’instruction. «Un jeune qui passe dans un centre d’instruction doit sentir la césure qui existe entre la vie civile et celle qu’il s’engage à mener. Les subordonnés doivent obéir sans hésitations ni murmures. Il est même dit que la réclamation n’est permise aux subordonnés que lorsqu’il a obéit. En 2024, nous devons nous appuyer sur la formation des jeunes et reprendre en main, l’ensemble des unités pour qu’il soit rappelé les fondamentaux de discipline, d’ordre, de rigueur et de respect de la hiérarchie. Nous sommes dans la force publique, tous les volontaires au service de la patrie, dans un corps qui doit vous amener jusqu’au sacrifice suprême, s’il le faut. Les hommes doivent être préparés à ces situations-là. La force publique n’est pas un dîner de gala», a-t-il conclu.
Moment chaleureux de cohésion, le réveillon d’armes est aussi le lieu de vifs échanges de vœux, entre ta force publique et le chef suprême des armées.
A noter que la dynamique du réveillon d’armes a été initiée le 31 décembre 1985. Depuis cette date, les activités du réveillon d’armes se déroulaient au Cercle Mess des officiers. C’est à partir du 31 décembre 2010, qu’elles ont été délocalisées dans le jardin du ministère de la défense nationale. A 38 ans d’existence, le réveillon d’armes est toujours ce lieu de rencontre, qui établit la relation communicationnelle entre le Chef suprême des armées et la force.

Cyr Armel YABBAT-NGO