Un sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la région d’Afrique australe, la SADC, a eu lieu samedi 4 novembre à Luanda, en Angola, pour évoquer la situation à l’Est de la RD Congo en proie à la résurgence de la rébellion du M23. Il était notamment question de l’envoi d’une force régionale de la SADC pour remplacer celle de la communauté Est-africaine dont Kinshasa veut désormais le départ.

Les habitants de Bambo, dans le territoire de Rutshuru, à 60 kilomètres au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu, à l’Est de la RD Congo, fuient alors que le M23 attaque la ville depuis le 26 octobre 2023. La RD Congo est en proie à la résurgence de la rébellion du M23 depuis presque deux ans maintenant, une rébellion soutenue, selon plusieurs rapports onusiens, par le Rwanda voisin, ce que Kigali dément. L’objectif de cette réunion était d’avancer sur le déploiement de la Force militaire attendu prochainement dans le pays (SAMIDRC).
Si les pays de la SADC ont bien exprimé leur ’’préoccupation face à la détérioriation de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RD Congo’’, peu de détails ont filtré de cette réunion concernant la future Force régionale.
Dans le communiqué final, il est uniquement fait mention d’’’orientations stratégiques’’. Les chefs d’Etat ont discuté du budget des pays contributeurs, l’Afrique du Sud, le Malawi et la Tanzanie ont fait part de leur intention de fournir des troupes et du calendrier, sans pour autant avoir officiellement acté ces avancées. Du côté congolais, on fait état du succès de cette réunion. ’’Elle s’est bien passée’’, confirme une source haut placée, présente à Luanda. Cette dernière ajoute que le déploiement de la Force est bien-sûr toujours sur la table, qu’il doit même intervenir ’’rapidement, avant le départ des troupes de l’EAC’’ dont le mandat expire dans un mois. Enfin, nous dit-on, un plan existe et il a été établi par les chefs d’Etat-major de la région.
Sur le plan diplomatique, une annonce est à retenir: le président angolais et président en exercice de la SADC, Joäo Lourenço, a été chargé par ses pairs d’oeuvrer pour une paix durable, c’est-à-dire redoubler d’efforts pour tenter de rapprocher Kinshsasa et Kigali. En attendant, les combats se poursuivent au Nord-Kivu entre le M23 et des groupes d’auto-défense appelés Wazalendo. Affrontements signalés, le dimanche 5 novembre, aux alentours de la cité de Kitshanga entre les territoires du Rutshuru et du Masisi.

Alain-Patrick MASSAMBA